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Team VG : qui sont les « meilleurs » méchants ?

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Qui sont les méchants les plus charismatiques ?

 

Chez Vonguru, nous sommes des passionnés, aux goûts différents. Cependant, si nous avons bien une chose en commun (parmi tant d’autres), c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, la technologie et j’en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particuliers, afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques.

Aujourd’hui nous parlerons des méchants, quels qu’ils soient. Séries, jeux vidéo, cinéma, livres. Qui sont-ils ? Pourquoi les avoir choisis ?

Pour ceux qui auraient loupé nos précédents articles, ça se passe par ici : les jeux que nous prenons plaisir à regarder (#1 et #2), le spécial manga, nos personnages de jeux préférés  (le premier opus juste ici et le second juste là), les sorties cinéma les plus attendues de 2016 et les meilleurs films de 2015, nos séries préférées sans oublier leurs génériques qui nous ont fait rêver, ces musiques que l’on écoute en jouant #1 et #2, les sorties jeux vidéo les plus attendues de l’année 2016 et ces réalisateurs qui nous marquent, puis nos X-Men préférés, les jeux vidéo dits violents auxquels nous avons plaisir à jouer, nos attentes pour la prochaine saison de Game of Thrones, les films signés Tim Burton, les séries de 2016, les meilleurs films de l’année 2016, mais aussi des pires, le Disney favori du Second Âge d’or et plus récemment la saga Mass Effect et les configs PC.

Noëlle « Psycho » Desjeux : Le Beau Jack


Bien évidemment, en bonne fan de la franchise Borderlands, il m’était impossible de passer à coté de cet article. Comme à chaque fois, beaucoup de noms ont été proposés car certains sont pour ainsi dire des  « méchants incontournables » mais je n’ai pas hésité une seule seconde car selon moi, le Beau Jack est le meilleur antagoniste tous univers confondus.

De manière générale, j’apprécie énormément tous les différents personnages et caractères proposés par la franchise. De plus en plus développés à chaque opus, les protagonistes sont extrêmement charismatiques, chacun dans son genre. Le grand méchant du jeu, le Beau Jack, ne déroge pas à la règle. Méprisant au possible, égocentrique et manipulateur, il possède toutes les qualités pour être haï. Néanmoins, il possède un coté très attachant et franchement drôle à un certain point. Dans le jeu  Borderlands : The Pre-Sequel, nous en apprenons un peu plus sur son passé, et découvrons qu’il n’est peut-être pas foncièrement mauvais, dépendamment du coté où l’on se place. Quelques fails, de belles punchlines et une pincée d’acidité rendent ce personnage très intéressant et agréablement détestable.

 

 

Laurianne « Caduce » Angeon : « John Doe », l’assassin de Se7en – Kevin, Kevin, Kevin…


Si beaucoup de méchants me sont venus en tête à l’annonce du thème de ce Team VG, j’ai cependant vite choisi mon camp en ce qui concernait le fait d’élire LE grand méchant que l’on préfère. Pour ma part, ce sera l’assassin du très célèbre long-métrage Se7en, sorti en 1996 (bim, le coup de vieux) et réalisé par David Fincher. Un film qui à l’époque avait tôt fait de me terrifier avec son histoire de meurtres basés sur les sept péchés capitaux : une ambiance sombre et poisseuse, des mises en scène macabres et sordides, une course haletante pour arrêter cet effroyable meurtrier, dont on découvre finalement assez vite l’identité dans le film. Car Se7en constitue l’un des ces rares films où le méchant vient se livrer aux forces de l’ordre, brisant ainsi bien des carcans narratifs en matière de policier. Le reste du film tournera donc autour des motivations du tueur, jusqu’à une scène finale distillant un manifeste de l’anonyme John Doe, ses motivations et ses plans, jusqu’au dénouement spectaculaire et brutal que la plupart d’entre nous connaissons. Bon ok, je suis bon public de façon générale, mais la fin de Se7en, je ne l’avais pas sentie venir… Et la prestation de Kevin Spacey, acteur non crédité en début de générique pour préserver le suspens, est tout bonnement magistrale… Voix douce et monocorde, allure simple et pas si menaçante que cela… pour un méchant qui glace le sang, et nous laisse en mémoire une forte impression. Merci Kevin donc, pour Se7en, pour la prestation magique d’Usual Suspects, mais aussi pour le rôle de Frank Underwood, qui plus récemment dans l’excellente série House of Cards, aura une nouvelle fois donné une nouvelle dimension dans l’aspect intriguant et fascinant que les grands méchants de fiction peuvent nous inspirer…

 

 

 

David « Niks » Chaillou : Wile Ethelbert Coyote


Dans un sujet aussi vaste que celui des méchants dans les œuvres fictives, choisir, c’est absolument renoncer. Le Joker, Darth Vader, Kevin Spacey dans la moitié de ses rôles, Sephiroth, Vaas ou Dr Nefarious pour ce qui est des jeux vidéos, La Brigade Fantôme ou les Homonculus pour les mangas, bref, il me faudrait une chronique pour parler de tous les méchants qui ont marqué ma jeunesse. Alors pourquoi pas, me centrer sur les dessins animés ? Facile avec Scar du Roi Lion grâce à son charisme. Facile aussi avec Hadès de Hercule avec son côté déjanté et drôle. Frollo du Bossu de Notre-Dame ? Ouais, ça ça me plaît, mais un peu malsain quand même (surtout quand on voit l’œuvre originale…). Non, finalement le meilleur méchant, c’est bien celui qu’on trouve le plus attachant, et à ce petit jeu-là, difficile de départager les deux plus gros losers de l’histoire, Tom qui perd toujours face à Jerry et le Coyote qui perd toujours contre… lui-même en tentant désespérément de pécho le Bip Bip.

 

 

On ne peut pas aimer cette saleté de Jerry et l’insupportable Bip Bip, c’est impossible. Et c’est même voulu par les créateurs de ces dessins animés. Selon Chuck Jones, Coyote doit toujours recueillir la sympathie du public. Et il y arrive haut la main dans chaque épisode. Peut-être s’identifie-t-on à la pauvre bête qui devient fanatique à force de poursuivre son rêve d’enfin caler ses crocs sur l’oiseau coureur ? Et si le beau Wile nous donnait l’envie de repousser nos limites et de nous fixer de grands objectifs dans la vie ?

Le Coyote nous fait donc aspirer à de grandes ambitions depuis 1949 (contre 1940 pour Tom et Jerry). Si Jerry passe son temps à maraver la tronche de Tom (qui fait honte aux chats, il faut bien l’admettre), le plus grand adversaire du Coyote n’en demeure pas moins…  la gravité terrestre. On a tous le souvenir d’un grand plan vu du ciel où le Coyote, blasé ou terrifié retombe inexorablement vers le sol. Tel Icare, il va se brûler les ailes de nombreuses fois pendant 48 épisodes. La gravité donc mais aussi la mauvaise qualité des fameux produits ACME qui lui péteront à la gueule de nombreuses fois. C’est ce qui fait la force du Carvorous vulgaris : son ingéniosité. Tel Rahan, il va imaginer des stratagèmes tous plus farfelus les uns que les autres, à base de fusées, de dynamites et de rochers qui finiront invariablement par faire du mal à la pauvre bête. Et Bip Bip de continuer d’être le mal-aimé, prétentieux volatile qui ne fait que courir pendant tout le dessin animé.

 

 

Et heureusement, car Wile E. Coyote serait beaucoup moins attachant s’il parvenait à conjurer le sort, comme pour nous rassurer sur sa propension à toujours perdre avec panache.

 

 

Siegfried « Moyocoyani » Würtz : Superman


Définir un meilleur méchant sur l’ensemble des productions fictionnelles est une tâche démesurée, même défendre une préférence personnelle exigerait une liste sans fin de mentions très honorables. C’est pourquoi il faut d’abord s’interroger sur les critères déterminant la « méchanceté » : pourtant, le sadisme psychopathique, le nombre de victimes, le design badass, la capacité de destruction, peuvent chacun ou tous ensemble porter sur le podium des dizaines de concurrents. Et si le « meilleur » méchant était celui qui n’était pas même considéré comme un méchant, un personnage prétendant œuvrer pour le Bien alors qu’il se livrerait au fond au plus profond des travaux de sape. On me dira que les « gentils » dont on découvre par un retournement de situation ultra-prévisible que depuis le début ils conspiraient contre le bien de l’humanité, on en a en abondance. Que dire cependant d’un méchant considéré du début à la fin comme un gentil ; pire, se considérant lui-même comme un bienfaiteur, et très consensuellement reconnu comme tel ? La chose est moins commune, et si un tel personnage se trouvait, il pourrait assurément briguer le titre de meilleur méchant… à condition de prouver sa méchanceté.

 

Lisez bien le texte, admirez-le et redoutez-le.

À première vue, Superman serait un excellent candidat à un Team VG sur le meilleur gentil ou le plus grand héros de tous les temps. Le « boy-scout de l’Amérique » qui a fait de la défense de « la Vérité, la Justice, et du mode de vie américain » sa devise, est la figure même de la bienveillance, du dévouement exemplaire. Alors que ses capacités pourraient lui octroyer la plus luxueuse des vies, il sacrifie souvent sa sécurité et sa vie pour protéger des hommes auxquels il doit d’autant moins qu’ils lui sont inférieurs à tous points de vue, et qu’il n’appartient même pas à leur espèce.

Si vous avez lu quelques articles de la chronique « Dictature des Dieux », vous vous souvenez cependant que le cas des super-héros est plus complexe qu’il n’y paraît, et celui de Superman est emblématique de cette complexité. Sans même regarder les comics dans lesquels Superman s’accapare le pouvoir, et qui peuvent être considérés comme des cas très particuliers, le Kryptonien est en effet perpétuellement un hors-la-loi. Qu’il dissimule son identité pour se fondre parmi les hommes est anecdotique, qu’il bafoue la droit national et international en exerçant la justice sans aucun mandat officiel est criminel : quand aucun citoyen n’a le droit de se faire justice, a fortiori aucun citoyen ne peut-il patrouiller de par le globe, espionnant l’intérieur des banques, des lieux de pouvoir et des maisons, écoutant ce qu’il se passe dans l’intimité des lieux les plus privés, pour appréhender par la force ce qu’il estime être des malfaiteurs. Comment peut-on pester contre les sonars de Batman dans The Dark Knight et n’avoir rien à redire à la vision à rayons X épaulée d’une super-ouïe et d’une vitesse approchant (selon les cas) la télé-transportation ?

Cela ne pose pas qu’un problème de forme : Superman n’agit qu’en fonction de ce qu’il perçoit comme étant le Bien, mais il n’en a aucune connaissance transcendante. Comme chacun d’entre nous, sa vision du monde lui vient de son éducation et de son expérience, ce qui est très loin de suffire à lui conférer une universalité consensuelle. Or les États ne peuvent rien trouver à y redire pour la simple raison qu’ils ne peuvent rien y faire : la puissance de Superman n’a pas d’équivalent, nul ne peut donc s’y soustraire, de sorte qu’elle redéfinit la légalité selon les nouveaux critères de ce que Superman approuve et désapprouve. La même recherche absolue de la Justice, le même dévouement totalement altruiste qui en font le plus admirable des héros en font aussi le plus insidieux des dictateurs. Ses pouvoirs le dispensent d’avoir besoin de pouvoir politique : ce sont sa bienveillance et son existence mêmes qui bafouent nos lois et notre liberté, et en font le plus terrible des méchants, celui auquel nous ne pouvons nous opposer et auquel nous n’avons même pas envie de nous opposer.

 

Charles « Subplayer » Fuster : Vaas


Quand je regarde un film, joue à un jeu vidéo ou lis une oeuvre littéraire, j’aime voir des antagonistes qui sont bien écrits et un peu nouveaux. Aujourd’hui, il y a tellement eu de « méchants » créés qu’il est difficile d’en choisir un. Par un heureux hasard, nous nous sommes finalement bien répartis les tâches afin de couvrir un maximum de références. Celui dont j’ai choisi de faire l’apologie est évidemment un des « bad guy » les mieux écrits que j’ai jamais vus : VAAS de Far Cry 3.

Mais avant, il me faut définir pourquoi lui et pas quelqu’un d’autre. Ce que j’apprécie le plus chez un antagoniste, c’est sa capacité de jouer sur la psychologie du héros. Cette capacité de mastermind amène le lecteur, qui s’identifie naturellement au héros, à se poser des questions sur lui-même. J’aime les méchants qui arrivent à rentrer dans la tête et qui y mettent un boucan comme jamais on n’en a vu auparavant.

Penchons-nous un petit peu sur l’histoire de Vaas dans les grandes lignes. Il était le chef de la tribu des Rakyats mais s’est fait trahir par sa sœur Cytra qui a instauré depuis un espèce de culte de la personnalité et des rites complètement fous. Animé par un esprit de vengeance envers ceux qu’il aimait autrefois, il se range du côté de l’opposition et tente avec Hoyt de supprimer complètement la tribu des Rakyats. Cependant, dans sa quête, il se fait tuer par le héros.

Au fond, et au fur et à mesure du jeu, on nous montre que le méchant qui joue parfaitement avec la psychologie du joueur n’est qu’une victime du réel méchant du jeu, Cytra. Lorsque le héros le tuera, il ne se défendra même pas et semble prévenir le joueur du sort qui l’attend à la fin du jeu. Ce personnage qui semblait partir tellement bien pour être le « meilleur méchant » en terme de comportement n’est en fait qu’un ami en fin de compte. Un retournement de situation qui montre bien à quel point le personnage est bien écrit.

Et vous, quels sont vos méchants préférés, tous genres confondus ?

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