La Belle et la Bête : l’auto-remake en vaut-il la peine ?

 

Le film d’animation La Belle et la Bête de 1991 est mon Disney favori de la période dite du Second Âge d’or, et est à ce titre assez bien placé dans mes dix productions préférées du studio, de Blanche-Neige à Vaiana. Assez sceptique sur l’intérêt d’un remake live, que je vois comme un prétexte jouant sur la nostalgie pour engranger sans grand effort d’inventivité des centaines de millions de dollars, je n’y suis absolument pas opposé sur un plan artistique : la prouesse d’atteindre la même beauté tout en ajoutant à l’oeuvre originale un relief que permet la modernité est assurément un défi stimulant, rehaussé par mon admiration pour le réalisateur Bill Condon qui, s’il a vendu son âme en réalisant les deux derniers films Twilight, reste dans mon cœur le superbe scénariste et metteur en scène de Gods and Monsters et Kinsey, en plus d’avoir écrit le joli Chicago et d’avoir regagné une partie de mon estime avec Mr. Holmes et The Fifth Estate. Un homme qui se situe donc entre le Yes-Man à la Jon Favreau (Le Livre de la jungle) et l’auteur à la Tim Burton (le futur Dumbo), à ce titre assez imprévisible et digne de curiosité.

Même préférant l’originalité de Maléfique ou du prochain Djinns (préquelle d’Aladdin) aux Livre de la jungleCendrillon et autres adaptations paresseusement fidèles, la promesse d’un remake pratiquement plan par plan, agrémenté de quelques additions destinées à approfondir l’univers, avait assez pour me séduire et me convaincre d’aller voir La Belle et la Bête sans mauvais a priori. L’enchantement a-t-il été le même qu’à chacun de mes visionnages du dessin animé ? Vous le saurez bientôt, ma critique s’autorisant ce qu’il faudra de spoils, avec la certitude qu’ils ne mineront pas votre expérience du film, dont l’histoire vous est normalement bien connue.

Commençons avec la très belle bande-annonce de La Belle et La Bête :

 

Un remake qui ne remake pas grand chose

 

Avant d’aborder les additions et modifications de la version live de La Belle et la Bête, faisons remarquer l’extrême fidélité de ce remake de La Belle et la Bête : non seulement la trame narrative est exactement la même, de l’ensorcellement du Prince au Bal final consécutif à la déclaration d’amour de Belle à la Bête mourante, mais on ne vous a pas menti en vous promettant une fidélité au plan près, de nombreuses images étant identiques dans leur composition à celles du dessin animé, souvent même pour des images tout à fait insignifiantes dont on ne remarque même pas la fidélité simplement parce qu’elles n’étaient pas à ce point mémorables dans le dessin animé !

Cette fidélité est également présente dans les dialogues, parfois au mot près, et donc plus évidemment encore dans les personnages, leur psychologie et leurs costumes : Emma Watson incarne ainsi de manière convaincante la force et l’ « étrangeté » de Belle, sans étinceler dans ce rôle et sans démériter. Il faut dire que Belle appartient à ces princesses qui ont modifié l’image qu’on avait de ces personnages chez Disney, puisque tout en en portant le costume le plus traditionnel et en représentant de façon assez stéréotypique la parvenue des contes (la paysanne qui épouse le Prince), elle surmonte elle-même les épreuves auxquelles elle est confrontée (au point de se livrer à la place de son père), elle est précisément marginalisée dans son village à cause de son indépendance d’esprit, c’est son intelligence, sa tendresse et son audace qui subjuguent la Bête (sans coup de foudre au premier regard)… Un personnage qu’il était donc bénéfique de retrouver à l’écran, et à l’originalité duquel Watson fait assez honneur.

Luke Evans est simplement le choix idoine pour le personnage de Gaston, impressionnant de ressemblance dans ses ridicules et sa virilité… Les « babioles » sont les mêmes que dans le dessin animé, avec l’addition d’un piano, et si j’étais assez sceptique sur le design de Mme Samovar et de Chip en voyant les bandes-annonces, il faut confesser qu’ils ne sont finalement pas moins réussis que les autres. Seule Mme de Garderobe m’a parue trop peu humanisée dans sa conception, tout en m’étant très pénible dans son expansivité… Mais Lumière et Big Ben sont si impeccables qu’ils font vite oublier ce léger accroc, leur animation méritant de sincères louanges : le travail de textures sur les objets animés est d’un réalisme flagrant et participe nettement au charme de leurs scènes. Leur doublage, assuré par Ian McKellen, Ewan McGregor, Emma Thompson, Stanley Tucci… n’est évidemment pas pour rien dans leur charme !

 

 

En ce qui concerne la Bête, je suis plus mitigé, au sens le plus neutre du terme : il est évidemment moins beau que dans le maquillage de Vincent Cassel pour le film de Christophe Gans, mais semble avoir bénéficié d’une volonté curieuse de coller à son apparence du dessin animé, malgré les difficultés d’une telle transposition. Cela réussit à l’humaniser, et moins à le bestialiser, surtout dans ses premières apparitions que le film voudrait redoutable et peu rendre involontairement comiques, son visage plat n’ayant pas la férocité naturelle du même personnage dans La Belle et la Bête de 1991.

Enfin, la fidélité concerne évidemment les chansons, et Disney a fait le très judicieux choix d’appeler à nouveau Alan Menken (compositeur entre autres des chansons du film original) pour en refaire l’orchestration et en ajouter quelques-unes (assez indignes de son talent il faut dire). Il m’a simplement semblé que l’on n’entendait plus « Humain à nouveau », qui aurait pourtant pu prendre dans le film live l’ampleur qu’il n’avait pas dans le film d’animation : c’est en effet avec cette chanson que les objets chantent joyeusement leur espoir de retrouver bientôt leur humanité, ce qui était aussi l’occasion d’essayer un moment de retrouver un comportement d’hommes, tout en nettoyant le château pour lui redonner un peu de son lustre d’antan en attendant l’heureux événement. Rassurez-vous, toutes les autres sont là et à la hauteur de vos souvenirs : « Belle » et « Gaston » dressent avec le même humour le portrait des protagonistes éponymes, « Je ne savais pas » reste l’habile synthèse du rapprochement entre la Belle et la Bête, dont « L’Histoire éternelle » demeure le sommet tout en constituant une bienvenue pause lyrique dans un film très dynamique, et Condon a accepté de se lâcher pour « C’est la fête », recréant le ballet de formes et de couleurs du dessin animé avec une fantaisie qui fait plaisir à voir.

 

 

Belles ou bestiales infidèles ?

 

La Belle et la Bête commence par une scène de bal au château, interrompue par une sorcière à laquelle le Prince refuse l’hospitalité. Le choix de le montrer plutôt que de le raconter au travers de deux ou trois images comme dans le dessin animé était assez attendu pour un film de deux heures et disposant de moyens considérables, il est donc d’autant plus étrange que malgré la longueur de la scène, on n’y entende aucun dialogue, tout étant raconté par une voix off, y compris quand le Prince et la sorcière sont supposés dialoguer. D’emblée cela nuit à l’empathie du spectateur, face à des personnages gesticulant et grimaçant parce qu’il faut bien qu’ils fassent quelque chose pendant qu’on parle à leur place… Ce début cherche par ailleurs à expliquer l’un des mystères du dessin animé sur l’ignorance par les gens du village d’un château qui se trouve juste à côté et auquel ils rendaient sans doute des comptes dans un passé proche : après avoir transformé les résidents du palais en objets animés, la sorcière en a ôté la mémoire à tous ceux qui le connaissaient (y compris aux proches de ceux qui y étaient employés). Rarement une explication aura été si peu satisfaisante : la sorcière du conte, figure allégorique visant à rétablir l’humanité dans le cœur de la Bête, devient soudain une démiurge capable d’effacer les mémoires et donc de supprimer tous les objets relatifs aux employés du château dans le village (encore une fois, au moins deux villageois sont par exemple les époux de personnes du château), sans que cela réponde à la question du sort des invités au château ce soir-là, tout de même animé par un bal où dansaient plusieurs dizaines d’aristocrates…

 

 

D’autres curiosités gravitent autour de celle-là : d’abord, la sorcière devient un personnage de l’histoire que l’on revoit à plusieurs occasions dans les oripeaux d’une villageoise assez misérable, profitant visiblement assez peu de ses pouvoirs et ne punissant soudain plus ceux qui se moquent d’elle. C’est même en personne qu’elle retransformera la Bête en être humain (en interrompant assez regrettablement la très émouvante scène de la déclaration de la Belle dont elle devient un inutile témoin envoyant des paillettes dans tous les sens). L’idée n’est pas mauvaise en tant que telle : on perd dans l’aspect « conte » ce qu’on peut gagner en termes d’amplitude de récit… sauf que malgré sa présence accrue, cette sorcière n’est jamais dotée d’un background, d’une psychologie, de motivations, de sorte que son amplification n’est pas du tout satisfaisante… Elle donne par ailleurs, en sus du miroir magique, un grimoire magique à la Bête, qui lui permet de voyager où il le veut (de manière matérielle apparemment) pour lui faire davantage ressentir la souffrance de sa monstruosité puisqu’il est incapable de profiter de ses voyages, ne pouvant se montrer à qui que ce soit. Non seulement cela donne l’impression qu’elle a fourni tout un coffre à la Bête (une rose, un miroir, un grimoire), avec un livre de règles assez long pour expliquer le fonctionnement de chaque artefact, mais en plus le grimoire ne sert qu’une fois, à peu près cinq minutes, et n’est même pas prétexte à une scène esthétique (les deux personnages auraient pu voir plusieurs beaux lieux, ce qui aurait en plus accentué leur rapprochement par leur amour pour le voyage et les splendeurs de la nature)…

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Quand il sert, c’est pour permettre à Belle d’aller voir « la grange » près de Paris où vivaient son père et sa mère, parce qu’elle souhaite comprendre les raisons de leur séparation dont son Père ne veut pas lui parler. Par « grange » il faut entendre un moulin encore abandonné sur une petite colline… avec une vue plongeante sur Notre-Dame qui ne semble pas se situer à plus d’une centaine de mètres, et par « dont son père ne veut pas lui parler » il faut comprendre que les scénaristes (dont un a écrit les inoubliables Le Livre de la jungle 2Tarzan 2Cendrillon 3 et Le Chasseur et la reine des glaces) ont (légitimement) cherché à s’interroger sur l’absence de cette figure maternelle sans parvenir une seconde à en faire un véritable enjeu de l’histoire, chaque mention en apparaissant difficilement comme autre chose qu’une digression, ce qui est un comble pour l’une des rares additions narratives à l’intrigue !

 

 

 

L’objectif d’approfondir la psychologie des personnages est ainsi affirmé sans toucher son but, un autre exemple saisissant étant le traitement de la Bête, dont on apprend qu’il faut lui pardonner son mauvais caractère, y compris du temps où il était humain, parce que son père l’a férocement éduqué à devenir lui-même féroce. Dans l’idée, c’est pour le coup stupide : où est la leçon morale si l’on reporte sur le père la responsabilité des fautes du fils? La malédiction paraît alors d’autant plus injuste et d’autant moins édifiante, tandis qu’il peut sembler assez malsain d’excuser aussi facilement un mauvais comportement par l’éducation. Si au moins le film avait tâché de rattraper ce choix étrange en insistant sur la jeunesse du Prince, montrant comment il était devenu Bête avant même d’être transformé, mais cela nous est rapporté en dix secondes sur le ton de l’anecdote…

La Belle et la Bête a surtout fait parler de lui pour les scènes homosexuelles qu’il contiendrait, et qui lui ont valu d’être condamné par des défenseurs intransigeants de la morale qui dans leur majorité se sont prononcés avant sa sortie, et donc avant de l’avoir vu… Ce qui a son importance, puisque comme pour beaucoup de polémiques, celle-ci a gonflé en excédant largement les misérables audaces du film. Finalement, on est assez heureux de tout ce bruit parce qu’il donne une visibilité à des enjeux qui auraient pu passer presque inaperçus pour l’essentiel des spectateurs, et dont on finit par regretter la timidité : dès le dessin animé de 1991, on sentait qu’il ne faudrait pas grand chose pour approfondir la relation entre LeFou et Gaston d’une part, Lumière et Big Ben d’autre part. Or seule la fascination de LeFou pour Gaston est exprimée, et elle l’est avec toute la retenue possible, le jeu tout en excès de Josh Gad ne permettant pas de s’interroger aussi profondément qu’il l’aurait fallu sur la nature de ses sentiments. On n’est pas loin de l’impression qu’on l’a fait homosexuel pour le principe de rendre un personnage homosexuel, sans chercher à lui créer une intensité, une attirance mieux exprimée, une mélancolie dans son affection impossible, ce qui limite grandement l’impression d’ « ouverture » de Disney (et vraiment on se serait contenté de peu) et est d’autant plus décevant que Bill Condon était capable de quelque chose de bien plus fin, le réalisateur ouvertement gay ayant tout de même mis en scène Gods and Monsters et Kinsey sur le sujet !

 

 

La Bête est dans les détails

 

Ce qu’il y a de pire que cette série de choix malencontreux que l’on doit à des scénaristes persuadés que l’époque exigeait un background et qu’il valait mieux le fournir à tout prix, au détriment de toute inspiration, c’est la volonté ratée d’être fidèle, c’est-à-dire ces scènes qui sont presque au plan près et au mot près celles du dessin animé, et qui à cause de très légères modifications perdent toute l’efficacité qu’elles pouvaient avoir dans l’oeuvre originale.

On n’en donnera que quelques détails révélateurs, les exemples étant malheureusement nombreux, et la liste exhaustive ne pouvant que vous « priver » du  « plaisir » de les découvrir vous-mêmes : quand le Père entrait pour la première fois dans le Château, il était immédiatement confronté aux objets parlants qui l’incitaient à venir se réchauffer et à manger un peu. Surpris par la Bête, il manifestait une horreur dégoûtée qui accroissait la colère d’un être refusant d’assumer sa laideur. Or dans le film La Belle et la Bête, le père se promène de lui-même dans le Château et se sert à table avec une outrecuidance incroyable, ce qui est sans doute supposé produire notre hilarité mais colle mal avec un personnage positif dont on avait fait un doux rêveur, d’ailleurs peintre-horloger plutôt qu’inventeur…

Belle rencontrant la Bête était d’abord effrayée avant de surmonter sa peur, poussée par l’amour qu’elle a pour son père : dans le film de Bill Condon, elle est à peine surprise et lui donne immédiatement des ordres. Nécessairement la Bête en apparaît dès le début moins terrifiante, et la Belle excessivement confiante, comme si une démarche féministe imposait de conférer à Belle une audace surnaturelle et irréaliste…

Quand Belle visite l’aile Ouest, elle s’apprête à toucher la rose magique, suscitant la terreur et donc la colère de la Bête qui craint qu’elle ne l’abîme, colère qui en retour poussera la Belle à s’enfuir. Or dans le film elle voit simplement la rose mais ne donne aucunement l’impression de la menacer, la fureur de la Bête semblant tout à fait infondée alors qu’elle était touchante dans l’oeuvre originale. Pour mentionner un autre détail qui a eu son importance dans mon visionnage, quand Belle affronte ensuite les Loups, il m’a paru qu’elle restait relativement bien maquillée et très présentable, là où même le dessin animé faisait l’effort de la décoiffer pour mieux manifester le chaos de la bataille. Certes ce n’était pas Emma Watson, enfin quand même…

Une dernière scène enfin (parmi dix autres que j’aurais pu citer à la place) me semble représentative de ces étranges infidélités de détail qui nuisent considérablement à l’identification du spectateur et à l’expressivité voulue : pour convaincre les villageois que son père n’est pas fou, Belle leur montre la Bête grâce au miroir. Dans le dessin animé, on la sentait vraiment réticente à utiliser le miroir, mais acculée par la réaction des villageois et Gaston, et à peine montré, elle insistait avec tendresse sur la bonté de la Bête, suscitant la moquerie du véritable antagoniste de l’histoire. Dans le film live, elle emploie le miroir très vite, et attend que tout le monde ait réagi avec horreur pour tenter de rassurer, la réplique de Gaston (« Si je ne te connaissais pas, je pourrais croire que tu as de l’affection pour cette bête ») paraissant tout à fait déplacée.

 

 

Une histoire éternelle pour un film qui ne l’est pas

 

On l’aura compris, je n’ai pas trouvé dans cette version de La Belle et la Bête l’intensité et l’émotion du dessin animé. Tout en acceptant volontiers l’idée de prendre toutes les libertés possibles, je n’ai pas trouvé mon compte dans les choix des scénaristes, l’essentiel des nouveautés m’étant apparues au mieux insignifiantes, au pire dommageables à l’efficacité de l’histoire. Il faut dire que, malgré quelques interprétations de qualité, le film est plombé par une directions d’acteurs catastrophique, qui ne résulte pas tant d’un manque de talent de Bill Condon que d’une visée imprécise. Ainsi, Kevin Kline, qui incarne le père, cherche trop souvent à être comique sans y parvenir, et quand on lui demanderait peut-être plus de subtilité, et en règle générale tous les personnages de troisième ordre et les figurants semblent se croire dans un cartoon à tenter de dépasser dans le grotesque leurs équivalents du film de 1991. C’est leur bêtise crasse, leur mesquinerie profonde, leur agressivité primaire, qui auraient gagné à bénéficier d’un travail de réécriture, afin que l’on comprenne mieux leur rejet de Belle et de Maurice, ainsi que leur promptitude à croire et à suivre Gaston. Disney rappelle (à notre désespoir) que le studio ne s’intéresse pas aux masses, leur vulgarité générale n’étant ici qu’un objet de comique, quand en 1991 elle avait quelque chose de plus terrifiant, sans doute parce que la transposition du dessin animé en film live exigeait quelques accommodements qui n’ont pas été assez bien définis, puisqu’ils ont été faits sur des points de l’histoire qui ne l’exigeaient pas plutôt que sur des décors et des ambiances qui paraissent assez faux (la forêt en particulier, pour ne pas effrayer les enfants ?)…

Le dessin animé brillait heureusement d’assez de qualités pour qu’une adaptation se voulant fidèle en reflète quelques-unes, et c’est pratiquement à ce seul éclat indirect de l’oeuvre originale que le remake doit ses qualités. On peut voir ce nouveau Le Belle et la Bête pour son château, ses musiques, ses objets animés, Luke Evans, mais ce Disney mineur, paradoxalement adapté d’un Disney majeur, s’adresse presque exclusivement aux fans d’Emma Watson et à ceux qui n’ont pas vu le dessin animé original, dans lequel on a juste envie de se replonger en sortant de la séance.