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La Dvdthèque : Quentin Tarantino

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La Dvdthèque : Quentin Tarantino

 

Bonjour à tous et bienvenue dans votre second numéro de l’année 2016 de votre chronique cinéma sur Cleek, La Dvdthèque. Une longue pause s’est immiscée entre ce numéro et son prédécesseur, consacré au réalisateur Christopher Nolan. L’heure de la reprise ayant cependant sonné, nous reprenons du service dans ce nouveau format, pour plus d’interactivité avec vous et un regard neuf sur le cinéma, aujourd’hui appréhendé au travers d’une figure emblématique dans le milieu des réalisateurs de légende : Quentin Tarantino.

Comme toujours, nous allons vous présenter un film déjà sorti au cinéma et dont vous pouvez faire l’acquisition en DVD ou Blu-Ray pour compléter votre Dvdthèque geek. Mais avant d’évoquer cet opus si important à nos yeux, nous allons commencer par nous attacher à l’homme derrière l’œuvre, à sa vie, son univers et l’importance de son héritage. Car Quentin Tarantino n’est pas seulement un réalisateur contemporain, il est une figure incontournable de sa génération, qui a marqué de son empreinte le cinéma tel que nous le connaissons aujourd’hui. Pulp Fiction, Reservoir Dogs, Kill Bill… Nombreux sont les titres extraits de sa filmographie qui ont atteint le rang de film culte, auxquels on ne compte plus les références et clins d’œil dans la culture populaire.

 

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Ainsi, comme vous l’aurez deviné, chaque nouveau numéro de La Dvdthèque sera l’occasion d’aborder l’œuvre d’un réalisateur différent, au sein de laquelle nous sélectionnerons un film, à nos yeux emblématique du travail de son réalisateur. D’accord ? Pas d’accord ? Le choix d’un film représentatif de toute une œuvre est bien sûr un travail subjectif. Vous pourrez ainsi vous exprimer sur la question à l’aide d’un sondage que vous pourrez retrouver en fin d’article, ou bien sûr en laissant un commentaire. En attendant, installez-vous confortablement dans votre fauteuil, armé de votre Royal with cheese, et redécouvrez un réalisateur qui n’a pas fini de vous étonner.

 

[divider]Quentin Tarantino[/divider]

 

 

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Quentin Jerome Tarantino est né le 27 mars 1963 à Knoxville, dans le Tennessee, d’une mère infirmière, Connie, et d’un père aux origines italiennes, Tony, acteur et musicien amateur. Très vite, le couple se sépare et Connie déménage avec le jeune Quentin à Torrance, une banlieue sud de Los Angeles. Tony n’est pas très présent dans la vie de Quentin, élevé par sa mère. Quentin Tarantino gardera avec son père absent une relation conflictuelle, ce dernier profitant parfois de la notoriété de son fils pour attirer l’attention des médias, comme cela s’en est ressenti lors de la prise de position de Quentin Tarantino contre les bavures policières qui ont coûté la vie à de nombreux Noirs américains. Le jeune Quentin Tarantino s’éprend du cinéma, passant de nombreuses heures fourré dans les salles obscures. Élève peu studieux, il finit par quitter l’école pour travailler dans un cinéma porno et s’inscrit aux cours d’art dramatique de la James Best Theatre Company, qu’il quittera plus tard pour suivre les cours de l’acteur Allen Garfield.

C’est lors de ces séances de répétition, pendant lesquelles Quentin Tarantino aime à réécrire de longues répliques, que le jeune homme goûte pour la première fois aux plaisirs de l’écriture. Sa solide culture cinématographique l’aide ensuite à se faire embaucher dans un vidéo-club de Californie, Hermosa Beach, où il découvre les films français de la Nouvelle Vague et fait la rencontre de Roger Avary, plus tard coscénariste de Pulp Fiction. Mais c’est bel et bien après avoir écrit ses deux premiers scenarii originaux, True Romance et Tueurs Nés que Quentin Tarantino fait la rencontre décisive d’Harvey Keitel. Emballé par le scénario, Keitel financera le projet de Reservoir Dogs, écrit dans le courant de l’année 1990 et sorti en 1992. Harvey Keitel permettra ainsi à Quentin Tarantino, déçu d’avoir dû vendre ses deux premiers scenarii, de réaliser son premier film avec un casting de choix, de Steve Buscemi à Tim Roth en passant par l’emblématique Michael Madsen et Harvey Keitel lui-même.

Interrogé sur ses débuts dans une interview, Quentin Tarantino déclare ceci :

 

J’en sais beaucoup plus aujourd’hui sur la mise en scène, la technique, la direction d’acteurs, sur la direction de toute l’équipe… (…) À partir des années 2000, en revanche, je n’ai cessé à chaque fois de me poser de nouveaux défis. J’ai fait une pause de six ans, et ça m’a fait prendre conscience qu’il était temps de sortir de la zone de confort. J’ai soudain eu envie d’écrire des films dont je n’avais pas la moindre idée de la façon de les réaliser.

 

Audacieux, Quentin Tarantino ? À ses yeux, pas vraiment. C’est plutôt le désir de faire « son » cinéma qui anime le réalisateur, à la fois pétri de culture cinématographique et aiguillé par la nécessité de s’affranchir des conventions. C’est ainsi que Tarantino tourne ses films en 70mm plutôt qu’en numérique, et souhaite garder cette liberté jusqu’à la fin de sa carrière, c’est-à-dire pour encore « deux films » selon les propos du réalisateur. En attendant, Tarantino a acquis sa propre salle de cinéma, le New Beverly, où ne passent que des films tournés sur pellicule, pour le plus grand bonheur du public cinéphile, amateur de vieux films, et d’une salle dont le succès ne se dément pas. C’est cette entièreté, cet amour du cinéma sans compromis qui fait de Tarantino un réalisateur à part. Car, n’en déplaise à ses détracteurs, Quentin Tarantino a fait de son œuvre un cinéma engagé, antithèse de la gratuité, un cinéma de nécessité, plein, bavard, et touché par la grâce d’indéniables qualités d’écriture qui font depuis longtemps la « patte » Tarantino.

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Là où, pour la petite histoire, maître Tarantino lui-même a déclaré que Kill Bill, à ses yeux, était le film qui exprimait le mieux sa vision du cinéma, c’est pour toutes ces raisons que notre choix s’est aujourd’hui porté sur ce qui est, à nos yeux, le film le plus emblématique de son univers, et peut-être le plus abouti : Django Unchained.

 

[divider]Django Unchained[/divider]

 

À ce jour plus grand succès commercial de toute la filmographie de Quentin Tarantino et avant-dernier film du réalisateur, Django Unchained est sorti en 2012. Il raconte l’histoire de Django (Jamie Foxx), un esclave libéré par un chasseur de primes, Schultz (Christoph Waltz) et qui va tout faire pour retrouver sa femme, qui a été vendue à un autre propriétaire et dont il a perdu la trace. Quitte à affronter des esclavagistes de la trempe de Calvin Candie (Leonardo DiCaprio), un propriétaire foncier cruel, intelligent et redoutable. À la fois désespéré et animé par un esprit de vengeance, la quête de Django le mènera à des extrémités insoupçonnées.

 

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Django Unchained est, à nos yeux, le film le plus emblématique et le plus abouti de la filmographie de Quentin Tarantino pour un certain nombre de raisons. C’est, avant tout, la seconde occurence d’un désir assez fantasque du réalisateur : celui de réécrire l’Histoire, en permettant au spectateur, conscient du déroulement malheureux de faits historiques terribles, de prendre sa revanche sur l’Histoire de façon à la fois cathartique et terriblement jouissive. Après la mort d’Hitler dans Inglorious Basterds, Django Unchained met en effet en scène la sanglante vengeance d’un esclave affranchi. Élément central de la construction narrative du récit tarantinien, la tension narrative de Django Unchained monte lentement mais sûrement, jusqu’à amasser une énorme dose de frustration face à une violence terrible subie par le héros, pour finalement atteindre son point de rupture et se libérer dans une explosion de rétribution rédemptrice, libératoire et incroyablement maîtrisée, sans le côté grotesque et risible qui agitait l’ultime chapitre des Huit Salopards.

Parallèle d’autant plus intéressant que, comme dans Django Unchained, la question raciale est au cœur du récit. Son cinéma, Tarantino le considère en effet comme une « mise en examen de l’Amérique raciste », quand celui-ci n’est pas au service d’un autre thème récurrent de son univers, l’émancipation féminine. Interrogé sur ce point, Tarantino a déclaré que les personnages forts exerçaient sur lui une fascination certaine, avant de savoir à quel sexe ceux-ci appartenaient. Le rôle prépondérant qu’a joué dans sa vie sa mère célibataire a cependant probablement eu une influence certaine sur la création de personnages aussi inoubliables que l’héroïne de Kill Bill, pour ne citer qu’elle. Le thème de la violence, omniprésent chez Tarantino, est constamment désamorcé par l’humour et une bonne dose de troisième degré. Il y a dans ce film des scènes cultes de la trempe de Pulp Fiction, servies par une écriture subtile et des dialogues savoureux. On n’en pas près d’oublier, par exemple, la légendaire scène de la chevauchée du Ku Klux Klan. Mais plus que toutes ces qualités, ingrédients incontournables du cinéma tarantinien, Django Unchained est sublimé par quelque chose d’unique, une certaine mélancolie, une certaine sensibilité, une dimension épique et une humanité qui font que l’on ne sort pas de la séance indemne, mais marqué au fer rouge par la fraternité et l’amour que l’on ressent dans ce film, comme si, l’espace d’un instant, Quentin Tarantino avait révélé, sous sa carapace, un cœur empreint de rêves d’une infinie beauté.

 

 

Et vous, sur quel film votre choix se serait-il porté si vous aviez dû choisir un seul film de Quentin Tarantino entre tous ? Vous pouvez voter dans la section suivante. Nous attendons vos avis avec impatience, et nous vous disons à bientôt pour un nouveau numéro de La Dvdthèque sur Cleek !

 

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