The Walking Dead – un bilan de mi-saison

 

Si les œuvres basées sur des phénomènes d’épidémies et de zombies sont légions actuellement, The Walking Dead n’en demeure pas moins une référence en la matière, saluée et adulée par une communauté grandissante et passionnée. Les aventures haletantes de Rick Grimes (Andrew Lincoln) et de ses comparses nous accompagnent depuis maintenant 5 ans, et à l’occasion de la sixième saison de la série, actuellement diffusée sur AMC, Cleek dresse avec vous un bilan de mi-saison : la série The Walking Dead demeure-t-elle toujours un succès ? Qu’est-ce que cette nouvelle saison nous a offert, et promet de nous offrir dans sa seconde partie ? Réponses et analyse par Lucile « Macky » Herman et Laurianne « Caduce » Angeon. Nous tenons cependant à vous préciser que cet article contient certains spoils si vous n’en êtes pas à la sixième saison.

 

[divider]Laurianne « Caduce » Angeon[/divider]

 

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Comme pour beaucoup de séries, j’étais au départ assez récalcitrante à l’idée de regarder The Walking Dead (ce sentiment ne me sert néanmoins pas de leçon, parce qu’avec ces c********, j’ai failli passer à côté de Breaking Bad, quand même). L’univers post-apocalyptique et zombiesque n’était vraiment pas mon genre à l’époque, et j’imaginais donc The Walking Dead comme une série d’action, sans grand enjeu scénaristique. Autant dire que je me trompais lourdement, et qu’à la fin de la saison 1, j’étais d’ores et déjà conquise, et que ce sentiment, dans l’ensemble, est allé en grandissant au fil des années.

 

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Si The Walking Dead parvient encore aujourd’hui à capter les spectateurs, c’est sans nul doute grâce à ce travail dantesque réalisé sur les profils psychologiques des personnages : nous les voyons vivre, évoluer pour beaucoup (Carol, tout de même…) et parfois mourir (sans quoi nous perdrions vite de l’intérêt pour ce groupe de survivants qui ne risqueraient rien…). Pourtant, lors de la cinquième saison, j’ai senti pour ma part une certaine accalmie dans le rythme de The Walking Dead, allant même jusqu’à ressentir une certaine lassitude dans la teneur des propos (ndlr : pour rappel, la première partie de la saison 5 mettait en scène l’arrivée et la fuite des survivants du fameux « Terminus » ainsi que les péripéties de Beth dans l’hôpital, mené d’une main ferme par la policière, Dawn). Même si je trouvais l’idée du Terminus brillante, je ne parvenais pas à m’enthousiasmer sur l’évolution de l’intrigue (et puis bon, je pense aussi qu’on l’avait tous vu venir pour ce « terminus » …) et malgré quelques avancées scénaristiques (le cannibalisme, enfin !) je ne voyais pas comment The Walking Dead allait se dépêtrer du sempiternel schéma fuite/refuge/crise >> fuite/refuge… Et pourtant, c’est ce que les protagonistes vivront certainement, jusqu’au jour maudit de leur décès, pleurés à grands coups de hashtags désespérés. L’arrivée à Alexandria en fin de saison 5 a pourtant redonné un second souffle à la série, et semé des graines à haut potentiel pour cette sixième saison. Pari réussi ?

Nous retrouvons donc notre joyeuse bande de survivants dans une Alexandria toujours aussi mitigée. Le sentiment latent de préférer la survie du dehors au confort d’Alexandria reste, pour ma part, une des réflexions les plus habiles menées tout au long de la série. Après tant d’horreurs vécues au quotidien, après s’être transformé en véritable survivaliste, peut-on encore apprécier un confort moderne et une vie simple ? J’aimais pour cela beaucoup l’esprit du groupe de survivants, confrontés aux résidents d’Alexandria, bien trop épargnés par les horreurs de l’apocalypse.  Nous retrouvons ce clivage tout au long de cette première partie de saison 6.

Cette dernière s’articule en fait autour de deux faits très marquants, qui séparent là encore la communauté en plusieurs groupes : tandis qu’une partie tente d’éloigner et détourner une énorme meute de zombies au dehors, les habitants d’Alexandria font face, quant à eux, à un massacre perpétré par le groupe d’assassins dotés d’un W sur le front (déjà présents en fin de saison 5). Les deux intrigues principales s’entremêlent donc au fil des épisodes pour mener à ce final chaotique de mi-saison : de quoi semer joyeusement la pagaille chez nos survivants, et remettre en question, une fois encore, leur survie.

 

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La série s’est donc concentrée, comme à l’ordinaire, davantage sur les humains que sur les rôdeurs, qui demeurent quant à eux une menace certaine, latente, mais relativement lointaine quand on y pense. Avec les péripéties tournées autour du groupe d’assassins, de l’homme devenu un loup pour l’homme, nous nous heurtons également aux croyances profondes de Morgan (le sauveur de Rick dans le tout premier épisode) qui, après avoir trempé dans une véritable folie sécuritaire, ne désire plus ôter de vie sans y être forcé : une attitude humaniste en apparence, qui se révèle néanmoins dangereuse dans un monde où la pitié n’existe que peu ou plus. Enfin, la série n’aurait pas été complète sans perte sévère à déplorer, et c’est en s’attaquant à Glenn que les scénaristes en cru bon (les c***) de nous effrayer : plus de peur que de mal cependant, puisque Glenn va bien (du moins pour l’instant) et qu’il reviendra (comme John Snow ?). Ouais bon… on avait prévenu pour les spoilers : tenez-vous à jour, il y a prescription !)

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Sans révolutionner son intrigue, ni les ficelles qui ont fait le succès de la série, cette sixième saison de The Walking Dead poursuit donc son petit bout de chemin auréolé de gloire. Rien d’exceptionnel à mon sens, et malgré un scénario parfois redondant, nous retrouvons avec plaisir cette galerie de personnages toujours en finesse et en puissance. Nous y sommes bien trop attachés désormais… C’est trop tard !

 

[divider]Lucile « Macky » Herman[/divider]

 

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The Walking Dead est de loin l’une de mes séries préférées et je la place d’ailleurs au niveau de Game of Thrones. J’ai tout d’abord commencé par les comics, puis, lorsqu’en 2010 l’adaptation est sortie aux USA, je me suis mise à la série avec certains préjugés. D’emblée, la série ne pouvait pas être à la hauteur de la BD à mes yeux et pourtant, comme je me trompais. Avec ma phobie des zombies, il m’était impossible de regarder un épisode seul, j’ai donc gentiment pris mon copain en otage. Comme dirait Sheldon Cooper, prendre la décision de commencer une nouvelle série, ce n’est pas simple : c’est s’engager sur plusieurs années, sans savoir si elle sera bien ou non. Eh oui ! Me voilà donc avec The Walking Dead, totalement fan d’entrée de jeu. Alors oui, BD et série sont différentes sur plusieurs points, mais se rejoignent sur d’autres et ça, c’est tout simplement génial ! On ne s’auto -spoil pas en lisant, on découvre à chaque nouvel épisode et quand on point de détail est similaire, on est tout content.

Si la première saison pose le décor, on est très vite dans le vif du sujet. Ici, les zombies ne sont pas le problème majeur, non, ce sont bien les survivants qui sont les plus dangereux. La psychologie des personnages est tellement bien menée mais ça, on ne s’en rend pas compte tout de suite. En effet, à raison de un épisode par semaine, nous ne sommes pas réellement conscients de tout ce qui se passe dans la tête des personnages. Par contre, lorsque vous entamez un marathon, que vous vous motivez à vous refaire tous les épisodes, la donne est totalement différente : on remarque de tout petits détails qui étaient passés à la trappe au premier visionnage. Un marathon que j’ai entrepris il y a de ça trois semaines maintenant à hauteur de deux / trois épisodes par soir. Par exemple, dans la saison 2, lorsque notre groupe de survivants ouvre la grange de Hershel et découvre que Sophia, la fille de Carol s’y trouve, on voit Rick passer du côté obscur de la force en un regard : on voit également ce même changement s’opérer chez d’autres, comme Carol, ou Daryl. Ah… Daryl Nixon… Une psychologie rudement bien menée elle aussi, très bien timée et ô combien bien jouée par les acteurs. Une psychologie très présente dans cette saison 6. Une fan girl ? Non… Je vous rassure, certaines choses m’énervent.

 

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Le bad ass !!

 

Le scénario, par exemple… Mais à quel moment, on se dit que c’est une bonne idée de split le groupe ? C’est à dire de se séparer. Mais à quel moment, c’est une BONNE IDEE, de se séparer, en deux, trois, six groupes ! Sans aucun moyen de communication, sans savoir où sont les autres ?!?! Et le pire là-dedans, c’est que les scénaristes nous ont fait le coup une tonne de fois ! Alors à ça je dis non. Non, ce n’est pas une bonne idée ! On reste groupir ! Enfin ! Et je crois que c’est tout. Parce qu’en soit, The Walking Dead est vraiment une série géniale. Notre attachement aux personnages grandit au fil des épisodes, au fil des saisons. En parlant de ça, il y a quelques semaines, le monde de beaucoup d’entre nous s’est arrêté de tourner à tel point que le hashtag #GlennIsAlive a été en Top Trend Twitter pendant des jours ! Un calvaire qui a duré quatre semaines interminables car même si les images étaient explicites, certains n’y croyaient pas (et ils avaient raison… Caduce et moi avions raison !)

 

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Oh please god no ! #GlennIsAlive

 

Cette nouvelle saison nous apporte de nouveaux personnages, de nouveaux rebondissements, de nouveaux enjeux, de nouvelles frayeurs (cf la dernière scène du dernier épisode diffusé avant la pause hivernale). La série est toujours selon moi un vrai phénomène, un vrai succès justifié par son originalité. Oui, son originalité ! Parce que bon, OK ça reste du zombies / monde post-apocalyptique / survivalisme, mais pour une série, ne pas essouffler, savoir se réinventer, et faire évoluer ainsi ses personnages, et ses zombies, ce n’est pas une mince affaire. On est bien loin de la série, par exemple, Z Nation, qui n’a tout simplement aucun sens…  Pour terminer, je reviendrais très vite fait sur un petit point évoqué un peu plus en amont en vous donnant un petit conseil si vous aimez la série et que vous la suivez. Trouvez-vous un peu de temps pour recommencer à zéro, vous verrez alors la série dans sa globalité et certains points de détails vous feront faire des bons dans le temps, par rapport aux saisons les plus récentes.