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Des Cleek et des claques : spécial Manga

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Des Cleek et des claques : votre manga préféré

 

Chez Cleek, nous sommes des passionnés, aux passions différentes. Cependant, si nous avons bien une chose en commun (parmi tant d’autres), c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, technologie et j’en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particulière, « Des Cleek et des claques » afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques.

Pour rappel, nous avions abordé avec vous ces jeux que nous prenons plaisir à regarder #1 et #2 puis de ces jeux vidéo spécial Halloween et plus récemment ces films qui nous ont fait peur. Cette semaine nous vous parlerons de ces manga qui nous ont marqués. Vous pouvez d’ailleurs retrouver deux autres de nos articles, avec nos personnages de jeux préférés. Voici le premier opus juste ici et le second juste là.

 

[divider]Vincent « Jeed » Eloy : Beck / Mongolian Chop Squad[/divider]

 

avatar cleek Jeed

 

Beck est un manga peu connu du grand public, mais assez connu par les amateurs de musique. Il raconte l’histoire de Yukio Tanaka, alias Koyuki, jeune de 14 ans, trouvant sa vie monotone et sans intérêt, et rêvant de liberté. Pour être bref et vous épargner les détails, une rencontre change la vie de Koyuki, qui apprend la guitare du jour au lendemain, puis forme un groupe avec Ryusuke. L’anime associé regroupe une bande-son basée sur de vrais groupes japonais, et le doublage de Koyuki lorsqu’il chante est assuré par le chanteur du groupe Husking Bee. Les dessins du manga ne sont pas extraordinaires, tout du moins, ils ne ressemblent pas à ce qu’on peut voir habituellement. Ceux de l’anime restent plus proches de ce que l’on peut voir dans les grosses productions. Ce manga est en tout cas rempli de références au monde du rock, de références à des groupes connus, notamment aux Red Hot Chili Peppers ou Rage Against The Machine, et l’histoire montre l’évolution du groupe dans tous ses détails.

 

 

Ce manga a complètement changé ma vie à l’époque puisque c’est grâce à lui que je me suis mis personnellement à la guitare et au chant, en apprenant par cœur toutes les chansons possibles, me comparant au personnage principal, achetant un modèle Telecaster et tentant tant bien que mal de composer. Ce n’est d’ailleurs qu’après que j’ai découvert les RHCP et que j’ai monté mon premier groupe (pour les intéressés, ça se trouve partout sur internet : The Shugars). Une de mes compositions est d’ailleurs un hommage à ce manga (mais ça relève presque du spoil sur le titre de la chanson). L’anime n’a pas connu le succès escompté et fut arrêté bien avant la fin du manga, qui fut lui aussi arrêté prématurément, faute de moyens. Cependant, internet permit à beaucoup de découvrir Beck, créant une énorme communauté de fans en très peu de temps, ce qui provoqua l’arrivée d’un film, et donc d’une nouvelle bande son originale tout aussi excellente que celle de l’anime.

Anecdote : le nom du manga est une référence directe à Jeff Beck, mais pas à Beck Hansen, dernier vainqueur des Grammy Awards, que j’ai découvert suite au manga et que je vous conseille également d’écouter. En conclusion, allez voir et écouter Beck si vous avez un quelconque intérêt pour la musique en général, vous ne serez (normalement) pas déçus !

 

[divider]Raphaël « DenAdel » Poret : Death Note [/divider]

 

 

 

Pour ma part, je vais être beaucoup plus classique que Jeed dans mon choix puisque celui-ci se porte vers Death Note, LE manga de Takeshi et Oba. Ce fut évidemment très difficile pour moi de faire un choix parmi tous les manga puisque je baigne dans cet univers depuis le Club « Ça nous rajeunit pas » Dorothée et que j’en ai lu, vu et apprécié une quantité astronomique tels Hunter x Hunter, Soul Eater, Bleach, GTO et j’en passe évidemment…

Death Note est un de ces monuments du manga que tout le monde connaît et a plus ou moins adoré, sorti entre 2003 et 2006. La version papier en 13 tomes publiée par Kana bénéficie d’un soin artistique indéniable mais c’est surtout pour son scénario que cette œuvre est un mythe. Qui ne s’est jamais imaginé à la place de Yagami Raito, ce lycéen prodige, se retrouvant avec entre les mains un cahier permettant de tuer quiconque rien qu’en y notant son nom : la Death Note. Se sentant l’âme d’un justicier, Yagami, aidé par son Shinigami (Dieu de la Mort) va tenter d’éradiquer le mal de la planète sous le nom de Kira en tuant tous les criminels. Seul obstacle sur son chemin, un policier de génie, L, va tenter de découvrir son identité et de l’arrêter dans sa folle quête égocentrique et meurtrière.

 

L et Kira s’affrontent dans un duel à mort

 

À la sortie de la version papier, je caressais encore le doux espoir de devenir écrivain ou scénariste : inutile de dire que quand j’ai eu Death Note entre les mains, j’ai dévoré les pages et me suis laissé emporter par cette partie d’échecs macabre aux rebondissements incroyables. Bref, on va pas faire des superlatifs toute la journée, je sais qu’il y a peu d’espoir mais si vous faites partie de ces gens qui n’ont jamais lu ou vu Death Note, courrez-y.

 

[divider]Roxane « Lenvy » Saint-Anne : Fullmetal Alchemist[/divider]

 

Lorsque l’on m’a parlé de l’idée d’un Cleek et des Claques consacré aux manga favoris de la rédaction, c’est tout naturellement vers Fullmetal Alchemist que mon cœur a bondi. Il y a de nombreux manga qui ont nourri mon adolescence de par leur imaginaire et leurs histoires, mais Fullmetal Alchemist a toujours eu une place à part, tant ce manga d’Hiromu Arakawa a marqué d’un empreinte indélébile mon expérience littéraire illustrée.

À la question, « pourquoi ? », il n’est pas si facile de répondre, tant il faut démêler l’écheveau des émotions ressenties des raisons objectives qui font de ce manga un petit chef-d’œuvre. La première raison, évidente, c’est bien sûr l’alchimie. Le principe de l’échange équivalent, au cœur de l’œuvre, conditionne les capacités des alchimistes. Ici, point de magie, ou de pouvoirs hors-norme tombés du ciel, l’alchimie se justifie de façon presque scientifique. Le manga et la progression du récit sont ainsi directement dépendants des limites de l’alchimie, et ce point – si central à mes yeux – de la mise en place d’un système logique, avec ses possibilités, ses règles et ses limites dans l’univers de la Fantasy est ce qui fait de Fullmetal Alchemist, ou FMA, pour les intimes, un manga exceptionnel.

 

 

Autre élément de poids pour plaider en faveur d’une lecture immédiate de FMA, ce sont bien sûr ses personnages. Il y a de nombreux personnages, chacun avec leur histoire, leur passé, leurs revendications et leur cheminement, et tous sont intéressants. Hiromu Arakawa a réellement permis à tous les personnages secondaires de déployer leur identité et d’exister au fil des 27 tomes que comporte la saga, et on ne peut en dire autant de nombreux shônen, coupables d’être trop centrés sur un héros dont l’intérêt ne justifie parfois pas toute l’attention que son manga lui consacre. L’humour est une autre vraie qualité, indissociable de la présence de nombreux personnages secondaires : malgré une histoire parfois sombre, je me rappelle de nombreux éclats de rire au fil de FMA. Et, disons-le clairement, j’avais un réel béguin pour Edward Elric, mais ceci est une autre histoire.

Mais ce qui rend FMA unique, c’est aussi une imagerie et un imaginaire tout particuliers. À l’instar de Shingeki no Kyojin, l’action de FMA ne se passe pas dans un univers japonisant, ni même exclusivement asiatique – non, c’est dans un monde géopolitique passionnant qui rappelerait plus une vision fictive de l’Europe de la Seconde Guerre Mondiale. FMA, c’est un monde entier à découvrir, et le récit d’un voyage qui nous emmène dans de nombreux endroits, toujours intéressants et dotés d’une vraie identité visuelle. Dans un autre article traitant des symboles dans les mangas, je m’étais longuement attardée sur deux symboles de FMA : l’Ourobouros et le bâton d’Asclépios. FMA regorge de cercles de transmutation, petites merveilles de raffinement visuel, mais aussi de nombreux symboles dont la profondeur et la portée symbolique suffiraient à elles seules à attester de la richesse signifiante du monde créé par Arakawa.

 

https://www.youtube.com/watch?v=uomwoLNEn0Y

 

Ultime argument mais non des moindres, et peut-être ce qui fait de FMA un manga à mes yeux supérieur à tout ce qui a pu se faire de bien ces vingt dernières années, c’est la dimension de conte humaniste du manga. Une chose est sûre, on ne ressort pas émotionnellement indemne de notre lecture. Car dans ce monde régi par le principe de l’échange équivalent, FMA raconte l’histoire de deux frères en quête du secret de l’univers, d’eux-mêmes, et aussi un peu de quelque chose d’une gratuité infinie, là où tout se transforme en suivant une équation chimique aussi rationnelle que restrictive : le bonheur. Avis aux amateurs.

 

[divider]David « Niks » Chaillou : Hunter x Hunter[/divider]

 

On va pas se mentir, comme beaucoup de garçons de ma génération, j’ai été bercé par les manga lors de mon enfance et plus particulièrement les shōnen. Au moment de participer à cette rubrique, mon sujet ne pouvait donc ne pas appartenir à cette catégorie de manga qui est principalement destiné aux jeunes garçons. Trop facile de prendre Dragon Ball (même si j’ai sans doute lu les 42 tomes une bonne centaine de fois depuis mes dix ans) ou mainstream de prendre One Piece ou Naruto. J’ai donc décidé avec un peu de recul de parler d’un shōnen un peu moins connu : Hunter x Hunter. Je pourrais même passer un article entier à en parler tellement le sujet me passionne, mais tâchons de faire succinct pour expliquer pourquoi cette histoire me plaît autant.

 

De gauche à droite : Kurapika, Gon (personnage principal), Kirua, Léolio.

 

Hunter x Hunter, un enième classique shōnen manga ?

 

Ainsi, le titre rentre parfaitement dans le monomythe du shōnen manga ou nekketsu. Même si, dernièrement, on peut remarquer une tentative d’échapper à ce modèle avec les succès de Death Note, Shingeki no Kyojin ou encore plus récemment One Punch Man, la plupart des mangas connus se focalisent sur ces acquis et ce modèle.

Gon est le prototype parfait du héros de manga pour jeunes garçons. Il n’est même pas du tout différent voire désespérément similaire à bon nombre de ses camarades nippons à savoir : gentil, trop naïf, rigolo et possède la qualité numéro 1 de tout héros de manga, le pouvoir de l’amitié ! Si nous prenons Sangoku comme base, il est alors beaucoup trop similaire à lui. Ce n’est pas forcément une surprise quand on sait que ce moule est presque obligatoire pour marcher dans le milieu, et ce ne sont pas Luffy, Naruto ou Natsu qui pourront dire le contraire.

L’intrigue de l’histoire n’échappe pas non plus à la règle : un voyage initiatique. Gon a vécu son enfance avec sa tante et décide de partir à l’aventure pour retrouver son père Hunter et en devenir un lui-même. Au fil de l’histoire, il deviendra de plus en plus fort, rencontrera des ennemis et des alliés de plus en plus fort et ainsi de suite.

Comme les autres shōnen, l’intérêt pour le personnage principal est anecdotique puisque prévisible (voir nekketsu). Les personnages secondaires en revanche sont beaucoup plus intéressants à suivre, notamment le meilleur ami de Gon : Kirua qui ressemble un peu à Zoro dans One Piece ou Vegeta dans Dragon Ball, à savoir le personnage secondaire badass et proche du côté obscur de la force.

 

Un trait habituel que Gon ne partage pas vraiment avec les autres : leur appétit gargantuesque.

 

Mais Hunter x Hunter, c’est différent des autres classiques.

Car les personnages secondaires sont très bien développés ! Et pas seulement graphiquement (ce qui n’est pas la qualité première de l’auteur Yoshihiro Togashi), puisque le mangaka se permet de travailler beaucoup la psychologie de ses personnages. On appréciera notamment les histoires de Kirua, Hisoka ou Kurapika (une anecdote intéressante pour ce dernier puisque bon nombre de gens pensent à tort que son histoire familiale a été recopiée sur celle de Sasuke de Naruto : il n’en est rien, non seulement les mangas sont sortis approximativement à la même époque, mais en plus, il s’avère que HxH est même plus ancien que Naruto !).

La psychologie est le point le plus important de ce manga. À l’inverse de d’autres mangas de ce genre, les combats ne sont pas « bêtement » rythmés par : un nouvel ennemi casse la gueule de tous les personnages secondaires, le personnage principal s’énerve et finit par lui marave sa race au bout de dix tomes. En effet, la part de stratégie et de situation est beaucoup plus poussée et le combat est beaucoup plus ponctué de descriptions et d’explications de stratégie. C’est très intéressant à suivre et même si ça peut ralentir la progression, on se croirait presque dans un roman ou un tome de Fantasy.

Et c’est sans doute pour ça que j’apprécie autant cette œuvre : beaucoup de choses se raccrochent à ce genre qui est la Fantasy. Non seulement Togashi nous fait découvrir un tout nouvel univers, mais en plus de cela, il introduit un système de combat tellement complexe à base de « Nen » que cela se rapproche finalement d’une magie explorée dans des dizaines de tomes comme l’aurait fait Robin Hobb ou Tolkien.

Seul problème du manga : la santé de l’auteur. Après de graves problèmes de dos mais aussi à cause d’un caractère dur à gérer, Hunter x Hunter n’a pas un rythme de parution régulier et est même bloqué en plein milieu d’un arc. Cela nous laisse donc sur notre faim et beaucoup espèrent que l’aventure continuera alors que d’autres commencent à douter de la santé mentale du mangaka (marié à la créatrice de Sailor Moon d’ailleurs). À suivre.

 

En même temps, peut-on réellement douter de la santé mentale d’un mec qui dessine des trucs comme ça ?

 

 

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