Présentation et analyse de Transistor
Développé et édité par Supergiant Games, le studio californien à l’origine de Bastion en 2011, Transistor se devait de se montrer à la hauteur de son aîné, réussite critique indéniable. Peu médiatisé, Transistor a cependant eu l’occasion de se faufiler dans les indispensables de votre ludothèque lors des dernières soldes Steam. Cette pépite présente un certain nombre de qualités qui sont la marque des grands jeux, et nous prouve une fois de plus que le milieu du jeu vidéo indépendant a de beaux jours devant lui.
Cleek vous livre aujourd’hui, non pas un test, mais plutôt une analyse de ses différentes qualités qui devraient vous donner envie d’essayer ce petit bijou qu’est Transistor !
[divider]Une ambiance très réussie[/divider]
Dès les premiers instants du jeu, vous voilà propulsés dans un univers à la patte graphique très marquée, un style « bande-dessinée » jouant sur de nombreux et délicats camaïeux de couleurs (tout l’arc-en-ciel y passe) et une utilisation très discrète mais néanmoins omniprésente des effets de lumière.
Red, l’héroïne, accompagnée de Transistor, une immense épée (qui va sûrement rappeler aux joueurs de League of Legends l’arme d’Ekko, le dernier champion sorti sur les champs de justice à l’heure où nous parlons) évolue dans une ville aux accents steampunk marqués, « Cloudbank ». Notre protagoniste va donc explorer cette cité futuriste, poursuivie par le « Process », terme générique désignant des armées robotiques dirigées par la « Camerata », une association qui en veut manifestement à la peau de notre belle.
La progression peut sembler linéaire, dans la mesure où vous allez vous déplacer de zone en zone, chacune présentant un certain nombre de phases de combats au cours desquelles Red et son épée gigantesque vont se mesurer aux armées de la Camerata, néanmoins le level-design (l’architecture des niveaux dans lesquels vous évoluez) très bien pensé gomme cette impression de rpg-couloir : entre les terminaux informatiques vous en apprenant plus sur l’histoire de Cloudbank, les nombreuses portes dérobées ou encore de magnifiques panoramas que Red pourra admirer, Transistor vous invite parfois à lever les mains de votre clavier pour simplement apprécier l’ambiance très particulière de son univers.
En parlant d’ambiance, la bande-originale du jeu y joue pour beaucoup : des thèmes de musique électro instrumentale, souvent calmes et emprunts de nostalgie, alternent avec des morceaux plus rythmés, vous avertissant que l’action est imminente. Jouer à Transistor sans son vous priverait d’une bonne partie de cette atmosphère, tant pour sa musique entêtante que pour les commentaires d’une voix-off venant ponctuer l’aventure de Red.
[alert type=red ]Attention, le paragraphe suivant dévoile des éléments-clé du scénario, si vous souhaitez ne pas vous faire spoiler, il vous est recommandé de passer directement au paragraphe d’après[/alert]
Vous allez rapidement découvrir que cette voix, en contraste avec le mutisme total de l’héroïne (l’histoire nous explique dès le début qu’elle est une célèbre chanteuse), vient en fait de Transistor, l’arme étant apparemment dotée d’une personnalité, on est amené à penser qu’elle renferme même l’esprit d’un ancien ami – très proche voire intime – de Red.
Le premier point impressionnant de Transistor réside donc dans son ambiance, et si vous souhaitez réellement profiter du jeu, la première chose à faire est de ne pas vous précipiter vers la fin du jeu, mais d’explorer, de prendre le temps de regarder, écouter et rechercher toutes les petites attentions laissées par les développeurs qui viendront enrichir considérablement l’univers, lui donnant ainsi une épaisseur sans pareille pour un jeu de cette envergure !
[divider]Une gameplay intéressant[/divider]
Transistor est un jeu de rôle d’action en temps réel (un « Action-RPG »), vous allez donc explorer et, bien entendu, affronter de nombreux ennemis au cours de votre périple ! Sachez que si les détracteurs du jeu vont dénoncer le côté répétitif des combats, ils n’en sont pas moins très intéressants. En effet, le système de combat de Transistor repose sur la gestion d’une panoplie de « fonctions » qui représentent les capacités de combat de Red.
Nota bene : les personnes disposant de connaissances en informatique vont sans doute remarquer que toutes les appellations du système de combat s’inspirent du monde de la programmation, les compétences sont des « fonctions » et leurs noms sont systématiquement suivis des doubles parenthèses typiques de nombreux langages : une touche d’humour bien sympathique de la part des développeurs !
Chacune de ces fonctions doit être équipée, soit dans un emplacement « actif » de votre barre de compétences (elle sera donc directement utilisable pendant les combats), soit en tant que « Mise à niveau » ou « Màn » d’une fonction active (l’effet de la fonction active sera renforcé), soit comme un passif, venant renforcer votre héroïne de manière générale.
Ce système de compétences, assez simple au début de l’aventure, se complexifie au fur et à mesure que le nombre de fonctions grandit, vous offrant des combinaisons de plus en plus nombreuses : réfléchissez donc bien entre les combats, la victoire passe avant tout par une bonne préparation de votre arsenal !
En plus des fonctions, Red se voit dotée d’un pouvoir particulier : le « Turn() », qui lui permet de figer le temps pour planifier chacune des actions à effectuer pendant un combat ! Le Turn() apporte à Transistor une notion de tactique très agréable : dès que le temps est figé, chacune des actions que vous souhaitez planifier vient grignoter une sorte de jauge d’action, et lorsque cette dernière est vide, vous pouvez lancer la fin du Turn() et admirer l’enchaînement de déplacements et de compétences tel que vous l’avez prévu pour annihiler vos opposants.
[divider]Une difficulté bien dosée qui s’adapte à tous les joueurs[/divider]
Un autre point important concernant le gameplay de Transistor : lorsque votre santé atteint un seuil critique, vous déclenchez d’abord un « Turn() d’urgence » qui fige le temps et vous permettra de vous sortir de la plupart des situations délicates ! Si, à l’issue de ce Turn() de la dernière chance, vous subissez à nouveaux des blessures qui devaient s’avérer fatales, Red ne va pas pour autant tomber K.O. : elle va simplement perdre une de ses fonctions qui ne sera plus utilisable pendant quelques temps… Mais soyez rassurés, après quelques visites dans les terminaux qui permettent de réajuster votre panel de fonctions, vous pourrez à nouveau disposer de toutes les compétences perdues !
À défaut d’une « mort » qui serait simplement punitive comme dans de nombreux RPG, les développeurs de Supergiant Games ont su innover en proposant ce système, bien moins frustrant qu’une simple perte d’expérience, qui a en plus l’avantage de vous obliger à vous creuser les méninges pour vous en sortir le temps de retrouver vos fonctions favorites !
Pour les joueurs qui trouveraient Transistor trop simple, une autre spécificité de gameplay, portant le doux nom de « Limiteurs », vous permet d’équiper des fonctions spéciales, entièrement passives, qui amélioreront votre gain d’expérience à l’issue des combats en échange d’un handicap particulier, comme l’augmentation des dégâts causés par vos ennemis, ou encore de leur armure…
La difficulté du jeu peut donc être adaptée selon vos préférences très rapidement, et cette particularité offre même une rejouabilité très agréable pour ceux qui auraient bien appréhendé les finesses du système de combat : jouer en activant tous les limiteurs que vous débloquez au fur et à mesure de votre progression rend certains combats vraiment ardus, un réel défi si vous vous considérez comme un hardcore gamer !
Pour finir cette analyse, ne vous fiez pas aux gens qui déclarent que la durée de vie de Transistor est un réel défaut : ses autres qualités – son ambiance graphique et sonore comme son gameplay exigeant – compensent allègrement ! Et si le doute persiste encore, peut-être que les régulières promotions vous donneront l’occasion de constater que, même s’il est court, Transistor est un véritable voyage qui restera gravé longtemps dans vos mémoires de geeks !
En bonus : une petite collection de saisies d’écran, pour le plaisir des yeux !