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De la science-fiction à la réalité : le Hoverboard

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Dans un futur pas si lointain, le Hoverboard ?

 

Sujet aussi complexe qu’infini, le genre de la science-fiction ne cessera de nous émerveiller par ses trouvailles et l’imaginaire qu’il nourrit et construit. Chez Cleek, on aime la science-fiction, c’est pour cela qu’elle fera l’objet de notre attention au travers de plusieurs articles. Mais oublions l’approche cinématographique ou artistique, et penchons-nous sur l’aspect complètement fictif (ou pas, justement) de certains éléments. La science parviendra-t-elle un jour à faire de la fiction une réalité ?

Pour cela, nous nous intéresserons à ces films de science-fiction (désolée, chers bibliophiles, je vais devoir vous délaisser) d’un temps plus ou moins lointain – et le plus vieux sera le mieux – et se projetant dans un futur pas si distant de notre propre époque. Ce sera alors l’occasion de se pencher sur la représentation de ce futur par nos prédécesseurs par le biais de ces objets à l’époque fictifs mais qui semblent de plus en plus réels et à l’ordre du jour à mesure que la technologie progresse.

Et pour commencer cette petite série, je ne pouvais pas ne pas me pencher (je vous prie donc par avance d’excuser le thème plus qu’exploité qui va suivre) sur un classique de la science-fiction qui aura nourri les élucubrations scientifiques les plus folles chez les fans mais aussi chez le commun des mortels : le Hoverboard sera-il une réalité à compter du 21 octobre 2015 ? Vous l’aurez compris, nous allons faire un petit aller-Retour vers le futur.

 

[divider]À l’écran[/divider]

 

Le 21 octobre 2015 sonnera une date fatidique pour la science : c’est en effet à cette date que le Hoverboard a fait pour la première fois (ou doit-on dire « fera » ?) son apparition. Sur nos écrans, cela correspondait plutôt à novembre ou décembre 1989. À l’image de l’apocalypse selon les Mayas, les montres des fans sont donc réglées sur ce jour à venir dans l’espoir que ce skateboard volant, à défaut de la veste auto-séchante ajustable, voie réellement le jour.

Pour ceux qui ne connaîtraient point encore Retour vers le futur et le Hoverboard dont je ne cesse de vous parler, pas de panique : il n’est pas trop tard. Saga cinématographique en trois volets, Retour vers le futur (ou Back to the Future pour les puristes) met en scène les aventures de Marty McFly, jeune adolescent s’épanouissant en 1985 dans une petite ville américaine typique, et du Docteur Emmett Brown (ou Doc), à la réputation aussi farfelue que ses cheveux. Savant fou en puissance, Doc parvient à créer une machine à voyager dans le temps (à savoir une DeLorean DMC-12 retouchée – car voyager dans le temps, oui, mais avec style) et Marty se retrouve donc tantôt projeté dans le passé à l’époque de l’adolescence de ses parents (Retour vers le futur, sorti en 1985), tantôt dans le futur durant l’adolescence de ses futurs enfants (Retour vers le futur II, sorti en 1989), tantôt de nouveau dans le passé de ses parents (toujours Retour vers le futur II), tantôt dans un passé encore plus lointain (Retour vers le futur III, sorti quant à lui en 1990).

 

The numbers, Mason ! What do they mean ?

 

C’est donc dans le deuxième volet de la trilogie que l’on retrouve le fameux Hoverboard. Alors qu’il se retrouve coincé dans le futur, Marty McFly est amené à revivre une parodie d’une scène qu’il avait déjà vécue lors de son voyage dans le passé de ses parents, parodie au recul et au second degré des plus justes. Le Hoverboard remplace alors le fameux skateboard avec lequel il s’illustrait : normal, me direz-vous, puisque le Hoverboard se révèle être le futur du skateboard. Il s’agit en effet d’une planche sur laquelle une personne est invitée à se tenir debout, lui permettant de se déplacer à l’aide du mouvement induit par un coup de jambe bien placé. La seule différence réside dans le fait que le Hoverboard n’a pas de roues, et qu’il semble léviter à quelques centimètres du sol. Petite démonstration ci-dessous.

 

 

Si Nike a confirmé début 2015 la mise sur le marché prochaine des fameuses chaussures de Marty McFly, qu’en est-il de la fameuse planche volante ? Fiction ou réalité ?

 

[divider]Et dans la réalité ?[/divider]

 

Les essais, plus ou moins médiatisés, pour tenter de créer ce fameux Hoverboard ont été nombreux, et n’ont pas tous connu un franc succès. Ce qui est certain, c’est qu’aucune planche volante n’est présentement disponible à grande échelle dans le commerce. Pourtant, les progrès semblent être prometteurs, et l’espoir pas si vain.

 

Du fake…

 

L’espoir est une chose bien étrange, et les fans du  Hoverboard sont passés par un ascenseur émotionnel des plus vertigineux à l’annonce de la création, par une start-up nommée Huvr, début mars 2014, du tout premier Hoverboard fonctionnel. Moby et Tony Hawk s’étaient pour l’occasion prêtés au jeu de la démonstration, au travers d’une vidéo de présentation d’un Hoverboard aussi vrai que nature.

 

 

Les fans avaient cependant tort de s’emballer suite à la publication de ce spot. Une annonce a en effet rapidement été faite, deux jours après la mise en ligne de la première vidéo, pour révéler qu’il s’agissait en réalité d’un canular. La start-up n’existait en réalité pas, et il ne s’agissait que d’une façade pour le site humoristique Funny or Die d’un certain Will Ferrell à l’origine de ce petit tour. Une autre vidéo a rapidement suivi pour s’excuser de cette supercherie, ainsi qu’une troisième vidéo pour dévoiler tous les secrets de création de ce canular. C’est donc avec une grande tristesse que les fans ont dû se résigner à rayer le Hoverboard de leur lettre au père Noël de cette année-là.

 

…aux faits

 

Tout espoir n’est cependant pas perdu. Si ce cas, quelque peu médiatisé, s’avère fictif, des travaux plus sérieux ont été menés et des progrès notables ont ainsi pu être fait. C’est notamment le cas de cette planche présentée en octobre 2011 par l’université Paris-VII Diderot, le MagFly. À trois centimètres du sol sur une distance d’une petite dizaine de mètres, la planche pouvait ainsi léviter le long d’un rail aimanté, à l’aide de matériaux dits supraconducteurs et d’azote liquide refroidi (à quelques -200°C), le tout pouvant supporter une personne de près de 100kg.

 

 

Ce premier succès, bien relatif, puisqu’assez contraignant, montre cependant l’attrait du monde scientifique pour cet objet, et in fine, pour cette technologie. Divers projets (plus commerciaux) ont par la suite vu le jour. On peut notamment citer la campagne de récolte de fonds lancée par Haltek Industries en 2013 sur la plateforme Indiegogo visant à réunir le million de dollars nécessaire à la création (par un système d’open source) d’un Hoverboard. L’idée était alors de faire léviter la planche grâce à un système d’hélices (qui remplacerait un système magnétique). Forme, batterie, application sur smartphone sont autant d’éléments que le projet de financement participatif proposait. Le projet n’a depuis lors pas donné de signe de vie.

C’est aussi par le biais d’un financement participatif que le Hendo Hoverboard s’est fait connaître, mais avec quelques éléments plus concrets à l’appui. Ainsi, pour quelques 10 000 $, dix heureux élus ont pu pré-commander la planche volante que nous présente la vidéo ci-dessous. Niveau technologie, c’est un retour au bon vieux système d’aimants qui est proposé, ce qui en contrepartie limite donc le déplacement de la planche à un survol de surfaces conductrices uniquement (aluminium, cuivre…) sur une durée n’excédant pas les sept minutes : la batterie ne possède pas une autonomie suffisante pour proposer plus. Qui plus est, le survol à quelques deux centimètres et demi du sol est bruyant et très contraignant (la planche étant relativement lourde et difficilement maniable, en plus de nécessiter un sol spécifique), ce qui en empêche pour le moment une commercialisation et une utilisation à grande échelle.

 

 

Arx Pax, l’entreprise à l’origine du Hendo Hoverboard, ne s’en cache cependant pas : le Hoverboard n’est pas un but en soi. L’intérêt réside principalement dans la technologie elle-même et dans son exploitation. L’amélioration du système de fondations dans le monde de l’architecture (pour mieux supporter les tremblements de terre, par exemple) n’est qu’une idée parmi tant d’autres. Le Hendo Hoverboard est surtout ici une sorte de vitrine, un coup de pub, assez magistral, il faut le reconnaître, pour l’entreprise afin de consolider sa crédibilité technologique.

En attendant que le Hoverboard ne fasse sa véritable apparition sur les étals, sachez que la planche originelle, la vraie, celle utilisée dans le film, a été vendue aux enchères en octobre 2014 pour la modique somme de £26 000. Si vous désirez en faire l’acquisition, c’est du côté du site internet Digital Spy qu’il faudra vous tourner. Mais même à ce prix-là, il n’est pas garanti qu’elle vole aussi bien que dans le film.

 

Alors, fiction ou réalité ? Si la réalité semble être en voie de prendre le dessus sur la fiction, la planche volante n’est pas encore d’actualité. Les contraintes sont encore nombreuses, et la technologie ne semble pas avoir encore résolu toute les questions d’ordre pratique. Que l’on se rassure cependant, il reste encore plusieurs mois aux scientifiques du monde entier pour dépasser la science-fiction et nos espérances. Le Hoverboard, une réalité ? Seul l’avenir nous le dira.

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