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Présentation du jeu Gone Home

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Gone Home : Welcome Home ?

C’est en août 2013 que sort le premier bébé du studio américain The Fullbright Company  : Gone Home, un jeu d’aventure en point and click, dont le mystérieux synopsis ne tarda pas à attirer une communauté de joueurs friande du genre. Pourtant, Gone Home n’en demeurait pas moins un pari risqué pour le studio indépendant, et c’est avec surprise que le concepteur du jeu, Steve Gaynor, vit sa production connaître un succès grandissant, qui plus est lorsque le jeu fut popularisé sur la plateforme Steam. Pourquoi Gone Home s’est-il donc imposé comme un succès du genre ? Cleek revient sur la recette de cette réussite vidéo-ludique.

 

[divider]Toc toc toc ?[/divider]

 

Vous incarnez Kaitlin, une jeune femme de retour dans la maison familiale suite à un voyage à l’étranger. Seulement, à votre arrivée (tardive et nocturne), point de bouquets de fleurs ou d’embrassades chaleureuses en guise de retrouvailles. Vous êtes seul(e), face à l’entrée de votre maison, qui n’a plus l’air si familière et accueillante, ainsi plongée dans l’obscurité.

Qu’est-il arrivé à cette famille ? Que signifie cette soudaine absence ? C’est ce que vous serez chargé de découvrir en vous infiltrant dans cette maison, votre maison, afin d’en extirper les indices laissés, les souvenirs cachés, et peut-être quelques sombres secrets qui expliqueraient cet étrange retour au bercail.

 

Gone_Home (1)

 

[divider]Alone in the dark[/divider]

 

La première grande qualité de Gone Home réside dans les ambiances que le jeu parvient à diffuser, et ce, dès les premières minutes de jeu. Une brève introduction vous situe l’histoire, le fait que notre protagoniste rentre de voyage, et après quelques minutes à peine, vous voilà devant le porche assombri de la maison familiale.

Pas d’explications, pas de didacticiel puisque le gameplay est simple, efficace et intuitif. Vous êtes directement plongé au cœur de « l’action ». Il ne vous reste plus qu’à observer autour de vous, à vous saisir de certains objets et de les scruter sous tous leurs angles pour laisser apparaître quelques minces indices. Seulement voilà, la maison ressemble plutôt à un manoir, étant donné le nombre assez conséquent de pièces à explorer, et chacune d’entre elles demeure inexorablement vide. Ajoutez à cela le fait que tout se déroule en pleine nuit, et  que le tonnerre gronde au dehors. Jusqu’ici, les codes sont parfaitement orchestrés pour provoquer un certain malaise chez le joueur. Pari réussi ? Complètement !

Serait-ce parce que nous sommes habitués à voir surgir quelques monstres de l’obscurité ou que le simple fait d’être seul nous force à rester sur nos gardes ? Probablement les deux, et curieusement, malgré le fait que Gone Home ne propose pas de réel « danger » tout au long de votre périple, vous n’en serez pas moins plongé dans une sorte de malaise latent, prêt à chercher la moindre source de lumière dès que vous entrerez dans une pièce.

Et puis finalement, une famille qui disparaît de la sorte, cela n’a rien de rassurant…

 

GoneHome(2)
La pièce et les éléments de décor semblent indiquer une présence récente. Et pourtant, il n’y a personne…

 

[divider]Une immersion réussie[/divider]

 

L’histoire de Gone Home se déroule en juin 1995 et le moins que l’on puisse dire, c’est que les décors et ses éléments retranscrivent parfaitement cette ambiance. Les graphismes de Gone Home sont soignés, particulièrement sobres, sans toutefois manquer d’un réalisme troublant, grâce aux différents éléments que vous trouverez tout au long de votre exploration. Des lettres manuscrites, des enregistrements, des post-it, des cartes postales et des photos plus vraies que natures sont disséminés un peu partout dans la maison, et chacun de ces éléments vous plonge dans l’intimité de cette famille, dessinant petit à petit une trame narrative pour chacun de ses membres. Finalement, à travers tous ces souvenirs laissés à votre disposition, vous revivez le quotidien que vous/votre protagoniste a manqué lors de son voyage à l’étranger.

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De plus, les concepteurs de Gone Home ont pris le pari de glisser ici et là quelques éléments et effets personnels des membres de la famille, et en explorant chacune des pièces, vous pourrez constater que la minutie et les détails apportés au décor sont des plus réussis. VHS, posters, cassettes, couvertures de magazines, tout y est, jusqu’à vous faire remonter le temps, au cœur des années 90. La musique, réalisée par Chris Remo, offre quant à elle un fond sonore discret, parfait pour agrémenter vos longues explorations dans les moindres recoins de la maison.

Le gameplay vous offre une vue à la première personne, et le système simplissime du point and click fait qu’à aucun moment, vous ne vous sentez accaparé par des préoccupations d’ordre « technique ». L’immersion est totale ; c’est aussi simple que de fouiller des affaires dans la vraie vie, et ce petit côté voyeuriste et intrusif ne fait que renforcer le malaise décrit plus haut.

Le fait d’être membre de cette famille vous donne-t-il le droit de tout savoir, et pire encore, le voulez-vous vraiment ?

 

Une famille aimante ?
Une famille aimante ?

 

[divider]Une histoire d’une grande justesse, mais…[/divider]

 

Face à tant d’éléments inquiétants, beaucoup d’entre nous iront jusqu’à imaginer le pire quant au sort réservé à cette famille disparue. Et pourtant, Gone Home ne donne pas dans le spectacle, ni dans le grandiloquent. Il s’agit simplement d’une histoire familiale, avec ses joies et ses tensions, ses drames, et ses quelques sombres secrets. De quoi vous surprendre à certains moments donc, sans toutefois assommer le joueur de révélations sordides et inavouables. Petit à petit, au fur et à mesure que vous récolterez les indices, le puzzle s’assemblera et avec lui, l’histoire spécifique de chacun des membres de la famille. C’est une narration, un drame familial tout en nuance et en justesse, oscillant entre traumatismes et bienveillance.

Est-ce donc un carton plein pour Gone Home ? Pas tout à fait, puisque certains aspects du jeu laissent toutefois à désirer, assombrissant quelque peu le tableau de cette fiction narrative.

En premier lieu, la durée de vie du jeu, puisque vous finirez l’aventure de Gone Home en deux grosses heures, tout au plus. Une longévité quelque peu frustrante donc, même si le fait de faire durer le jeu lui aurait sans doute fait perdre de la crédibilité. Toutefois, ces deux heures, ô combien riches en émotions, ne sont pas gratuites, car Gone Home est vendu sur Steam au prix de 19,99 euros (22,99 euros avec l’ajout de la bande originale). Par ailleurs, le jeu est en VO, de qualité, certes, mais il vous faudra chercher un peu si vous souhaitez obtenir les sous-titres en français.

Malgré la qualité de la fiction et de cette aventure narrative assez particulière – à l’image du récent Life Is Strange – le prix reste étonnamment élevé, qui plus est lorsque l’on considère la durée de vie du jeu. Gone Home est donc un titre à ajouter, si vous le souhaitez, à votre liste (sans fin) des jeux à acheter lors des soldes Steam, car si vous êtes amateurs du genre, il serait vraiment regrettable de passer à côté de cet opus dont vous ressortirez, malgré ces deux petites heures, avec le sentiment d’avoir partagé une véritable histoire, et une expérience vidéo-ludique particulière.