SmartWatch-a waiting for ?

La technologie n’a de cesse de progresser, et certains de nos appareils de s’enrichir. Ainsi, je me souviens avec nostalgie du temps où l’on se moquait des nouveaux téléphones portables dernière génération, dont on disait que bientôt, ils feraient le café (sans mauvais jeu de mots, je vous assure, je n’étais pas encore contaminée à l’époque), et qu’avec un peu de chances, on pourrait toujours appeler avec. Et c’est un peu la réflexion que l’on peut être tenté de faire lorsque l’on en vient aux montres et aux SmartWatch

 

[divider]iWatch, you watch, he/she watches..[/divider]

 

Vous ne pouvez pas avoir échappé à l’affolement médiatique et technologique de ces dernières semaines, à moins d’avoir vécu dans une caverne (de Platon, de préférence). Oui, Apple se lance dans l’horlogerie, et ça, c’est une révolution. Fanas comme détracteurs s’en sont donc donné à cœur joie pour s’attaquer au dernier projet de la marque à la pomme qui faisait déjà parler de lui depuis quelques temps. Les rumeurs les plus folles n’ont cessé de proliférer sur la toile au sujet de la smartwatch made in Apple et ce depuis le courant de l’année 2012, et seule l’annonce officialisée lors du keynote de ce 9 mars dernier aura permis de fixer de façon définitive les traits et caractéristiques de la montre connectée croquée (montre dont vous pouvez retrouver la vidéo de présentation en haut de l’article).

Car depuis la rumeur d’une smartwatch Apple, l’absence de communication autour de ce nouveau produit et un délai de fabrication et de production toujours plus long ont amené la communauté à croire que le groupe se heurtait à des difficultés à voir son cahier des charges respecté. Ainsi, le projet aurait été bloqué par des difficultés d’ordre technique, les usines sur le coup auraient eu du mal à mettre au point la montre rêvée par Apple. Il n’en fallait pas plus pour que les Apple-addicts laissent leur imagination vagabonder, et de nombreux prototypes imaginaires ont ainsi pullulé sur Internet.

 

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Des modèles de toutes les couleurs et pour tous les goûts !

 

Mais ce n’est pas le seul obstacle qu’ait rencontré Apple dans sa quête de la SmartWatch : outre des bruits de couloirs indiquant qu’Apple aurait eu du mal à trouver des partenaires pour la fabrication de sa montre connectée, remarquez en effet que la smartwatch d’Apple portait avant le doux (et presque familier) nom de iWatch, à l’image des autres produits phares de la marque (iPod, iPhone, iMac…). Et si c’est sous le nom d’Apple Watch que la smartwatch va être commercialisée, c’est tout simplement car le nom iWatch n’était plus disponible. Ce nom a en effet déjà été déposé dans de nombreux pays, et la toute-puissance d’Apple n’a semble-t-il pas suffit à ce que la marque se réattribue ce nom aux yeux de la loi. Swatch se serait notamment opposé au nom iWatch, qui était trop proche de iSwatch, nom que portent des produits de la renommée marque suisse. C’est donc privé de son i, mais pas de son identité, que la smartwatch va devoir se faire un nom.

Le traditionnel keynote Appelien de mars  2015 a donc permis le dévoilement du design tant fantasmé de la Apple Watch, non pas unique, mais triple, d’ailleurs, puisque la montre connectée se déclinera sous trois modèles (Sport, Watch et Edition), chaque modèle proposant leurs propres variantes. Et l’on peut dire que la Pomme parvient toujours à nous surprendre. Si ce n’est pas par son design que la smartwatch bouleverse (exit l’écran incurvé, puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins d’un iPod nano monté sur un bracelet de montre – si l’on souhaite être mauvaise langue), c’est bien pour son prix que les yeux se sont faits ronds : principale critique émise en direction d’Apple, la smartwatch de la marque n’échappera pas à des prix rapidement exorbitants, la fourchette de prix s’étalant de 400 – pardon, 399€ – pour le modèle Sport de base (le prix pour un bracelet en « vulgaire » fluoroélastomère, ce qui reste cependant plus ou moins dans les mêmes fourchettes de prix que sa concurrente la Galaxy Gear S, par exemple) jusqu’à 18 000€ pour les modèles Edition les plus chic. Jamais le proverbe « Le temps, c’est de l’argent » n’aura autant pris son sens. Ces prix très élevés ont par ailleurs rapidement fait l’objet de très nombreuses et vives critiques, comparatifs à la clé (« Que pourrais-je acheter pour le prix d’une Apple Watch ? »). On peut notamment citer le sketch des Guignols qui, une fois n’est pas coutume, a le soir même parodié l’annonce.

 

 

Pour ceux qui se poseraient la question, la Apple Watch permet donc d’avoir l’heure en temps réel, mais pas seulement. En effet, en bonne montre connectée qu’elle est, cette smartwatch est donc… connectée à son iPhone de référence. 5 ou 6, bien évidemment. Car oui, n’allons pas nous imaginer l’impossible, il ne sera pas question de l’utiliser en l’absence de votre téléphone. Voyez donc plutôt cela comme un relai. Un relai qui vous permettra néanmoins de téléphoner, et ce 240 minutes d’affilée, après quoi il faudra songer à la recharger. Pour cela, ne vous arrachez plus les cheveux avec les problèmes de compatibilité de chargeurs entre les marques voire les produits,  ni même de prises électriques si vous êtes à l’étranger, puisque le rechargement se fait par induction via un socle aimanté (qui devra être lui relié au courant). On peut remercier la firme Cupertino pour ce choix, qui assure pouvoir offrir une autonomie d’environ 18 heures pour une utilisation normale de la smartwatch, de 6h30 en Bluetooth et de près de 72 heures si vous vous contentez d’afficher l’heure sur votre montre (soit en mode Power Reserve). La montre fait aussi capteur cardiaque, gyroscope, accéléromètre (capteur qui permet de décider de l’orientation paysage ou portrait de votre téléphone) mais pas GPS ni Wifi (il faudra alors compter sur l’iPhone dans votre sac). Exit le système de zoom en pinçant votre écran (pour boitier de 38 ou 42 mm, en verre Sapphire, donc voulu résistant et inrayable), seules les indications d’un simple et unique doigt seront prises en compte (pour faire défiler vers le haut ou le bas, revenir en arrière, sélectionner quelque chose en appuyant fortement…).

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Pour pouvoir la tester vous-même, il faudra patienter jusqu’au 24 avril, date de sa sortie officielle. La Apple Watch sera cependant disponible à la commande dès le 10 avril. Véritable nouveau petit bijou technologique, ou simple gadget pour les fans, la réponse se fera rapidement savoir.

En tout cas, plus qu’une simple révolution, la SmartWatch est pour Apple une évolution dans l’R – euh, l’air – du temps.

 

[divider]Tic et Tac ne sont pas des Chippendales[/divider]

 

La montre a toujours été un objet à part entière : à la fois technologique et esthétique, l’équilibre bien spécifique entre design et fonctionnalité dont il fait l’objet a longtemps représenté un challenge pour les marques les plus classiques et établies comme pour les entreprises fondues de nouvelles technologies. Symbole de luxe mais aussi de pragmatisme, objet d’art ou utilitaire, la révolution technologique ne l’a en tout cas pas laissé intact. À l’horlogerie fine des siècles précédents a succédé l’apparition des montres au cadran digital, au bracelet en plastique, à celles qui allaient sous l’eau… À l’image des téléphones que l’on cherchait à miniaturiser, fut un temps, la montre a été vue comme un réceptacle idéal de technologies.

La Apple Watch n’est en effet pas la pionnière dans le domaine. Si l’on souhaite suivre l’ordre chronologique établi, il faudrait remonter aux années 80 (en 1984 plus précisément) pour les puristes parmi vous, puisque la gamme Databank de Casio décide alors de s’attaquer à la question de la fonctionnalité de la montre. Ainsi, avec la Data CD-40, vous pouviez épater vos amis en leur indiquant l’heure, mais aussi enregistrer leur contact ET résoudre un calcul mathématique grâce au clavier-calculette intégré. Innovante en la matière, puisqu’elle faisait partie de l’avant-garde de la montre digitale (Pulsar ayant cependant quelques longueurs d’avance) à pouvoir stocker diverses informations, cette gamme existe toujours, bien qu’elle se soit adaptée à l’état de l’avancée technologique, puisque certains modèles font ainsi désormais télécommandes. Pour contrôler votre télévision. Oui.  Si l’aspect esthétique laisse parfois à désirer, l’aspect connecté est ici à l’aube de sa vie. Timex emboîte rapidement le pas sur Casio avec sa gamme Datalink (Coïncidence ? Vous parlez de coïncidence ?) qui permet elle aussi de stocker des informations (contacts, agenda…), mais qui perd cependant la fonction Calculatrice au profit d’un transfert sans-fil. Si c’est pas beau la technologie…

 

Le Cadran Solaire, première montre connectée de l’histoire de l’homme à indiquer l’heure ET la météo ?

 

Tout cela s’accélère dans les années 2000, où l’on délaisse les vestiges et fossiles d’une révolution horlogère pour proposer toujours plus. Si certains projets ambitieux ne voient pas le jour, comme la WatchPad d’IBM (déverrouillage d’ordinateur par reconnaissance digitale, haut-parleur, écran LCD, processeur, RAM…), la miniaturisation du PDA (Personal Digital Assistant, ou assistant numérique personnel) ayant vu le jour au tournant des années 90 vient faire le bonheur des montres que l’on dira plus tard connectées puisque la Fossil Wrist PDA débarque sur le marché de la montre en 2003 : il s’agira alors d’un véritable PDA miniature (jeux, applications, contacts, et même stylet) à l’échelle du poignet. Microsoft s’essaye (et échoue) l’année suivante à construire un lien entre montre et Internet par le biais des SPOT (ou Smart Personal Object Technology), mais la vraie montre connectée que l’on connaît aujourd’hui ne s’impose parmi nous qu’à la fin des années 2000 : Samsung avait bien proposé une première montre-téléphone à la toute fin des années 90, avec la SPH-WP10, mais il faut attendre une bonne décennie pour que le concept se médiatise et se démocratise… Plus ou moins. Samsung tente ainsi une nouvelle fois de concrétiser l’essai en 2009, mais en vain.

Nombreuses sont les marques à s’être frottées à la smartwatch depuis sa timide apparition. LG emboîte ainsi le pas à Samsung dès la fin des années 2000 avec la LG GD 910, et n’a eu de cesse, depuis, d’explorer le marché de la montre connectée, avec dernièrement la sortie de la LG G Watch R, dont le principal atout distinctif est la forme ô combien traditionnelle, avec un cadran rond à l’ancienne, sans que cela n’affecte les nombreux gadgets technologiques qu’elle cache sous son écran tactile. Samsung ne jette cependant pas l’éponge après son précédent échec, et lance notamment sur le marché sa gamme Samsung Gear (la version S succédant à son aînée), où l’on retrouve cet écran rectangulaire qui semble s’être imposé comme forme par excellence de la smartwatch. Sony ne reste quant à lui pas sur le banc de touche puisque, outre une réflexion sur la FES Watch en papier électronique dont nous parlions il y a quelques temps, la compagnie s’est elle aussi lancé à la conquête de la smartwatch : c’est ainsi la SmartWatch 3 SWR50 qui a été dévoilée en septembre dernier pour tenter de s’imposer dans un marché en pleine expansion.

 

Après la bague montre, et la SmartWatch, bientôt la SmartRing ? – Modèle SmartRing par MOTA

 

De nombreuses autres marques et smartwatch pourraient ainsi être citées : la Moto 360 de Motorola, The Wimm Labs One de Wimm, I’m Watch, Pebble, et j’en passe sans doute de nombreuses autres… Tendance du moment ou véritable enjeu technologique, il est certain que le marché de la smartwatch est en pleine croissance, et qu’il a encore de beaux jours (et donc de nombreuses heures) devant lui. Si la Apple Watch monopolise actuellement l’attention, la concurrence n’en est pas moins rude, et à l’image des smartphones, il sera intéressant d’assister à la bataille technologique que vont se livrer les plus grandes, mais aussi les plus modestes, firmes pour gagner cette course contre le temps. Jusqu’où irons-nous ? En tout cas, l’heure de la SmartWatch a sonné.

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