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Neill Blomkamp fait son cinéma

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Neill Blomkamp va faire du boucan

Son nom ne vous est peut-être pas très familier, et pourtant il a été cité par le Time parmi les 100 personnes les plus influentes en 2009. Croisé au détour d’un court-métrage ou d’une pub sans que cela vous ait davantage marqué, Neill Blomkamp fait actuellement parler de lui pour son dernier film, Chappie, dont la bande-annonce en vue de la sortie prochaine du long-métrage commence maintenant à tourner. Loin d’être un novice cependant , le cinéaste a su lentement mais sûrement s’imposer dans un univers cinématographique technologique voire futuriste, avec une filmographie relativement limitée et pourtant grandiose. Petit retour sur un visage et un nom que l’on n’a pas fini de voir.

 

Les yeux sont le miroir de l’âme des uns, et la caméra des autres.

 

[divider]De l’animation…[/divider]

 

C’est à la fin des années 90 que le nom de Blomkamp commence à faire son apparition sur nos écrans. Né en Afrique du Sud, où il rencontre l’acteur Sharlto Copley (District 9, Elysium, Oldboy, ou encore Maleficient) avec qui naîtra une longue et fructueuse coopération, et fraîchement émigré au Canada, le jeune Neill Blomkamp s’adonne aux joies de l’animation 3D, et c’est donc par le biais de l’animation et de l’effet visuel que notre homme entre dans l’industrie cinématographique. Son nom sous la casquette de l’animation est notamment à relier à celui de la série télévisée Stargate SG-1 dès 1998, mais aussi Mercy Point, Dark Angel ou encore Smallville pour ce qui est des séries, mais aussi à certains films, télévisés ou à plus grande échelle de diffusion, comme Aftershock: Earthquake in New York ou 3 000 Miles to Graceland. Point commun de certaines de ses réalisations : un univers visuel résolument technologique. Cela sera pleinement sensible dès lors que le cinéaste va travailler de son côté et laisser toute sa créativité s’exprimer.

 

« That’s one Smallville for man but one giant leap for Neill Blomkamp. »

 

C’est ainsi que le jeune animateur change de casquette pour celle de réalisateur. Derrière la caméra, c’est près de cinq court-métrages qu’il va réaliser et qui vont lui dérouler le tapis rouge (fraîchement aspiré) du long-métrage. Se développe alors pour le cinéaste une deuxième carrière ainsi qu’un univers propre : la science fiction est à l’honneur dès le premier volet, en 2004, avec Tetra Vaal, mettant en scène dans le cadre d’une fausse publicité l’utilisation d’un robot à des fins du maintien de l’ordre dans un pays en voie de développement. Dès 2006, la question des sentiments et de la conscience du robot fait son apparition dans Tempbot. Cette même année, Neill Blomkamp propose Alive in Joburg, traitant de l’immigration et de l’intégration d’extraterrestres à Johannesburg. Ces thèmes vous sont familiers ? C’est normal. Nous y reviendrons.

Dans le même temps, Neill Blomkamp va travailler sur de vraies campagnes de pub. Il met ainsi son talent au service de Citroën dans le cadre d’une campagne publicitaire pour la C4, où l’on retrouve donc une nouvelle fois une technologie plus que vivante dans un univers qui est le nôtre. Cette publicité va d’ailleurs se voir attribuer le Bronze Film Lion au Festival International de la Créativité – Lions Cannes (ou anciennement Festival International de la Publicité, à ne pas confondre donc, pour le lion, avec la Mostra de Venise) en 2005. La campagne à laquelle il participera pour Adidas sera quant à elle plus engagée puisque, dans une vidéo de plus de quatre minutes, la question de l’intelligence artificielle et de la perte de contrôle d’une création qui nous dépasse est abordée d’un œil plus critique ou du moins sérieux.

[cbtabs][cbtab title= »Citroën – C4″]

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Ces différents travaux, d’une durée variable allant de 1 minute 30 à près d’un quart d’heure, auront le mérite, outre celui de permettre à l’homme de se réaliser artistiquement, de le faire connaître. C’est ainsi qu’en 2007, en association avec Peter Jackson, qui le repère par l’intermédiaire de ces premiers court-métrages et qui ne le lâchera plus, une adaptation de la licence vidéo-ludique Halo voit le jour sous la forme de trois court-métrages (généralement regroupés en un seul, sous le nom de Halo Landfall). La qualité et le succès de cette réalisation est rapidement suivi d’un projet de film autour de cette même licence. Ce projet tombe cependant à l’eau à cause de problèmes de financement et de relations tendues entre certains des intervenants.

 

 

Qu’à cela ne tienne, Peter Jackson et Neill Blomkamp vont réussir à se retourner en s’attaquer à un autre projet de long-métrage : District 9.

 

[divider]… à la réalisation.[/divider]

 

Mais si certaines de ces images (notamment celles du robot qui dansent… Avouez que ça vous avait fait rêver à l’époque) sont restées en mémoire pour nombre d’entre nous, ce n’est pas grâce à elles que Neill Blomkamp a construit sa notoriété. C’est en effet en inscrivant son nom en grand sur l’affiche et le générique d’un certain nombre, limité, certes, mais nous le verrons, suffisamment significatif, de longs métrages, que le sud-africo-canadien va imposer sa marque de fabrique : images réalistes et proches du documentaire, avec incrustation d’éléments futuristes (aliens en tout genre, machines volantes, robots articulés et autres petits bijoux technologiques) dans un monde quasi-contemporain… C’est de la science fiction pas si fictive que ça (à quelques détails près… Cf les quelques ajouts précédemment nommés).

Cet univers, Neill Blomkamp l’a développé et nourri au travers de ses court-métrages. Outre l’occasion d’aborder avec sa propre vision et son unique point de vue certains thèmes propres à l’univers de la science-fiction, il s’est très largement inspiré de ses premiers travaux pour nourrir sa carrière dans le long métrage. C’est pourquoi certains thèmes semblent presque redondants ou du moins très familiers au sein de la filmographie de notre homme,  comme nous le verrons ci-dessous (je vais éviter un maximum les spoilers, mais je ne garantis rien).

 

[cbtabs][cbtab title= »District 9″]Sorti en septembre 2009, District 9 est le premier long-métrage sur lequel travaillera Neill Blomkamp en tant que co-scénariste (aux côtés de sa femme Terri Tatchell, à ne pas confondre avec Teri Hatcher) et réalisateur. Il regroupera notamment Sharlto Copley, David James and Jason Cope.

Le film se déroule dans les années 2010 d’un monde alternatif similaire au nôtre (à l’exception de la présence d’aliens, bien sûr), et traite de la question de l’intégration d’aliens (dans le sens le plus anglo-saxon possible d’« étranger ») dans notre société. Confinés dans une sorte de ghetto des temps modernes, le District 9, source ou objet de conflits (en fonction du point de vue), la situation se complique lorsqu’un des hommes envoyés par un groupe para-militaire (engagé par le gouvernement), Wikus, se transforme à son tour en extra-terrestre, semant la zizanie dans tous les quartiers…[/cbtab][cbtab title= »Bande-annonce »]

[/cbtab][cbtab title= »Court-métrage »]

C’est avec Alive in Joburg, en 2006, notamment que Neill Blomkamp a accroché l’œil de Peter Jackson, et c’est à partir de ce court-métrage que la filmographie « longue » du cinéaste va réellement commencer. Cette œuvre sera en effet la base et la matrice du premier long métrage de Neill Blomkamp, puisque District 9 sera en quelque sorte la suite de ce premier court.

 

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[cbtabs][cbtab title= »Elysium »]Il aura fallu attendre quatre ans pour que Neill Blomkamp revienne sur nos écrans par le biais du film Elysium. Sortie en août 2013, cette dystopie réunit Matt Damon, Jodie Foster ou encore Sharlto Copley (oui, encore lui) dans un monde résolument futur – et futuriste.

2154 : la sur-population et la pollution ont conduit à la création d’Elysium, un espace sain et technologiquement évolué en orbite autour de la Terre, pour héberger les populations les plus riches, les autres étant réduites à la pauvreté et à la misère de la Terre. Max, ouvrier sur Terre, est gravement blessé et ne peut espérer survivre plus de cinq jours s’il n’est pas rapidement traité par la médecine excessivement avancée d’Elysium. Un passeur de clandestins accepte de l’aider à rejoindre l’Elysium promis en échange du piratage de certaines données très importantes. Max se fait donc greffer un exosquelette qui lui confère une force surhumaine, dont il devra user lorsque les intrigues politiques vont se mêler à une quête citoyenne.

Notons que c’est le seul long métrage de Neill Blomkamp à l’heure d’aujourd’hui à ne pas être directement inspiré de ses court-métrages.[/cbtab][cbtab title= »Bande-annonce »]

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[cbtabs][cbtab title= »Chappie »]Riche d’un passé inspiré, Neill Blomkamp puise une nouvelle fois dans ses court-métrages pour nous proposer début mars prochain son nouveau film, Chappie. Avec une affiche prometteuse – nommons par exemple Hugh Jackman, Sharlto Copley (IL EST PARTOUT !!) ou encore Dev Patel (Slumdog Millionaire), le réalisateur navigue une nouvelle fois sur la vague du monde contemporain technologique.

Alors que l’ordre et la paix sont maintenus dans un monde contemporain (mais loin d’être content pour rien) du nôtre par une force de police robotisée intraitable voire oppressive (Barrer le terme inutile « intraitable »), un de ces robots est volé, et son programme réécrit. Tel un enfant, ce robot réapprend la vie, qui ne se montre pas toujours tendre envers les êtres innocents et ceux capables de penser. Danger pour l’ordre établi, on cherchera à tout prix à le faire tomber.[/cbtab][cbtab title= »Bande-annonce »]

[/cbtab][cbtab title= »Court-métrage »]

La naissance de la conscience dans un être jugé non humain est une des questions abordées par les court-métrages de Neill Blomkamp. Ainsi, dans Tetra Vaal, de 2004, on suit pendant une minute trente un robot dont les traits sont étrangement très proches de ceux de Chappie à la fonction policière. Sous le masque d’une fausse publicité, on trouve l’empreinte visuelle propre au réalisateur, et l’on retrouve ce qui sera la base de ce nouveau film à découvrir sous peu. La question de la conscience et plus globalement de l’humanité chez le robot ou chez l’être non-humain est aussi perceptible dans le court-métrage Tempbot de 2006 (encore une fois sous les traits d’un robot au design qui inspirera celui de Chappie) que vous pourrez retrouver dans l’onglet « Bonus ».

 

http://youtu.be/ETwKqJCUgAM

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Neill Blomkamp a par ailleurs été annoncé à la réalisation du cinquième volet d’Alien, bien qu’aucune date ou information n’ait encore été communiquée. Que penser en tout cas du petit dernier Chappie ? Nouveau succès à accrocher au tableau des trophées de Neill Blomkamp, ou petite erreur de mi-parcours ? La réponse dans quelques jours donc !

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