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Apprendre à regarder : Starcraft II

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Cleek propose aux néophytes et à ceux qui ne suivent pas tous les jeux eSport de découvrir et d’apprendre à regarder ces jeux vidéo compétitifs. De la même manière qu’il faut parfois expliquer à votre copine ou votre mère en quoi consiste un match de rugby, nous vous initierons au spectacle que sont les jeux eSport, et dans ce quatrième opus nous vous expliquerons comment apprécier et comprendre un match de Starcraft II.

[divider]Starcraft II : Qu’est-ce que c’est?[/divider]

Starcraft II (abrégé SC2 ou SCII) est un jeu de stratégie en temps réel (STR, RTS pour les anglophones) développé par la compagnie Blizzard sorti en 2010 et fait suite à Starcraft : Broodwar sorti quelques années auparavant.

En compétition, c’est un jeu de stratégie où deux joueurs s’affrontent en développant leur armée et tentent de réduire l’adversaire à néant. Chaque joueur décide d’incarner une des trois races disponibles dans l’univers de Starcraft II, qui se déroule au XXVI siècle, où chacune d’entre elle essaie d’établir sa domination sur la galaxie :

  • Les Terrans sont les descendants des terriens, même si bien loin de leur monde natal. Ils sont donc humains et se battent avec des technologies militaires comme des exosquelettes, des chars d’assaut, des lance-flammes, des mines, des hélicoptères…
  • Les Zergs sont une race d’insectes génétiquement avancés à la conscience collective. Ils n’utilisent pas de technologie et se développent donc en mutant. Ils sont dépendant comme les insectes des reines et des larves pour se développer.
  • Les Protoss sont une race extra-terrestre bien plus développée que les Terrans. Ils utilisent leurs pouvoir psioniques (spirituels et psychiques) pour se téléporter, influer sur leur environnement et alimenter leurs armées et bâtiments en boucliers régénérants. Ils ont également des véhicules et vaisseaux spatiaux très avancés et performants.

Au niveau professionnel, un joueur ne joue qu’une seule de ces trois races. Chaque race a ses timings parfaits, ses ordres de construction, ses forces et ses faiblesses à certains moments de la partie et cela requiert une maîtrise quasi-parfaite de la race jouée.

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Le mutalisk, unité volante zerg

Chaque joueur commence donc la partie avec une base et six récolteurs, qui permettent de récolter du minerai et du gaz. Le minerai est la ressource de base de Starcraft et permet la construction, avec le gaz, d’unités et de bâtiments. En clair, ces six premiers récolteurs sont les prémices d’une économie florissante et permettent petit à petit pouvoir constituer l’armée du joueur.

Le Nexus est la base protoss. Les six ouvriers y ramènent du minerai afin de développer l’économie du joueur

Évidemment, le joueur n’est pas limité à six récolteurs. Avec les premiers minerais récoltés, le joueur créé au début d’autres récolteurs, afin d’obtenir une production rapide, pour ensuite faire son armée. Certaines stratégies reposent sur moins de récolteurs que d’autres, voire sur plusieurs bases. Le joueur va donc investir une partie de son minerai dans une autre base et faire d’autres récolteurs afin de produire plus de gaz et plus de minerai, toujours dans le but de remporter la partie. Il y a deux types de victoires dans Starcraft II :

  • Vous pouvez gagner en détruisant tous les bâtiments de votre adversaire
  • Vous pouvez gagner si votre adversaire se rend

Autant vous dire que la première condition n’arrive presque jamais, puisque le joueur sur le point de perdre ou en tout cas qui pense qu’il va perdre se rend, sans laisser le temps (ou faire perdre du temps) à son adversaire de détruire tous ses bâtiments. Cependant, il arrive que des matchs se jouent en « base race » (comprendre la course à celui qui gagnera le plus vite) et les deux joueurs essaient de détruire les bâtiments ennemis avant de perdre tous les siens, ce qui rend certains matchs très excitants.

[divider]À regarder, à quoi cela ressemble?[/divider]

Starcraft II est un jeu relativement difficile à regarder du fait de sa complexité. Un spectateur qui ne connaît absolument rien aux types d’unités, aux bâtiments, aux spécificités de telle ou telle race aura du mal à apprécier le spectacle, même si la plupart du temps les commentateurs sont très didactiques, bien qu’experts. Ayant moi-même commencé à regarder du SC2 sans y avoir joué, je peux vous certifier qu’il est cependant possible d’apprécier ce qui se passe, de remarquer quels exploits réalisent les joueurs et de deviner ce qui se passe sans connaissance approfondie du jeu.

Cela paraît brouillon au premier coup d’œil, mais tout prend son sens très rapidement

Ici, j’ai pris une image d’un combat qui peut paraître brouillon aux premiers abords (bien qu’il soit très simple comparé à d’autres) pour les novices. Il y a beaucoup d’informations très importantes sur l’écran et je vais essayer de les détailler le plus clairement possible.

Commençons par la mini-carte. Chaque joueur commence de part et d’autre de la carte, sur cette carte les positions de départ sont en bas à gauche et en haut à droite. Les joueurs créent ensuite d’autres bases et étendent leurs positions. Les petits arcs de cercle blancs sur la mini-carte représentent les bases libres. Chaque base possède autant de minerai et de gaz (certaines bases ont du minerai doré, qui se récolte plus vite). Ici, on voit que le joueur rouge possède quatre bases, les quatre les plus en haut de la carte, alors que le joueur bleu en a trois. Les deux petits yeux turquoise au milieu représentent des tours de vision, qui garantissent la vision dans une large zone autour au joueur qui la contrôle. Inutile de préciser que contrairement au mode spectateur, un joueur ne voit pas ce que fait son adversaire, à moins qu’il ait la vision sur lui grâce à un bâtiment ou une unité. La zone violacée vers le haut de l’écran représente le mucus, une substance qui recouvre le sol utilisée par les zergs pour se déplacer notamment plus vite : Pratique pour avoir un avantage stratégique.

Dans le coin supérieur gauche de l’écran est indiqué le panneau de production, qui donne en temps réel au spectateur ce qui est construit par les deux joueurs. Cela permet de savoir ce que fait chaque joueur, quelle amélioration ils sont en train de développer, et ainsi de voir venir les stratégies. L’observateur peut changer ce panneau à tout moment pour en faire apparaître un autre, par exemple un récapitulatif de chaque bâtiment ou unité, ou encore une liste de toutes les améliorations terminées.

Le traqueur est une unité blindée protoss, capable de tirer à distance et de se téléporter sur de courtes distances.

En bas à droite est indiqué ce sur quoi la souris de l’observateur est. Peu utile mais cela donne quand même une idée de ce qui est présent à l’écran, notamment lorsqu’on veut compter un nombre d’unités.

Au milieu en haut de l’écran, ainsi qu’à gauche, on peut voir le nombre total de population d’un joueur. La population est son nombre d’unités, récolteurs et armée confondus. Le maximum possible est de 200 mais pour atteindre ces 200 possibles, le joueur a besoin de construire des bâtiments ou unités qui lui permettent d’avoir plus de population. Par exemple, un joueur terran devra construire un dépôt de ravitaillement pour accroître sa limite de population. Si un joueur atteint sa limite de population, il ne peut plus produire d’unité. Certaines unités valent plusieurs unités en terme de population, par exemple un Zélote compte pour deux dans le compte de la population, alors que le zergling est la seule unité à compter pour la moitié d’un.

Enfin, que voit-on dans tout ce cafouillage ? Un combat a lieu entre le zerg rouge et le terran bleu. Les unités sont très classiques (pour les connaisseurs) et surtout peu diverses, ce qui facilite la compréhension du combat : Le zerg assaille la base bleue avec trois types d’unités : le zergling est cette petite chose très nombreuse sur la gauche du combat. C’est une unité très rapide, mais fragile. Le zergling peut muter en baneling, qui est une sorte de zergling explosif, parfait pour exploser des groupes d’unités et des bâtiments. Des banelings ont été sélectionnés par l’observateur et arrivent par le haut de l’écran. Il y a également quelques mutalisks, l’unité volante très rapide zerg. Le terran bleu, lui, se bat avec deux types d’unités : Le marine, qui est le soldat de base terran, peu coûteux et armé d’un fusil mitrailleur, est en très grand nombre ici. Ces vaisseaux spatiaux qui tirent des sortes de lasers verts sont des médivacs : ils servent à soigner les unités alliées et à les transporter. La stratégie du terran est donc claire : avoir beaucoup de marines soutenus par des médivacs qui vont les soigner pendant le combat. Il y a également deux unités terran cachées ici qui sont un maraudeur (un soldat blindé) et des mines-veuves (des mines de proximité).

Le côté brouillon vient du fait qu’on ne connaît pas les unités présentes, mais après quelques minutes à regarder, on commence à comprendre ce qui se passe à l’écran et surtout quel personnage fait quoi. Vous l’aurez donc compris, il faut un peu de temps pour comprendre et apprécier un match de Starcraft II, mais cela en vaut la peine !

[divider]Liens utiles[/divider]

  • Le subreddit consacré à SC2 aborde beaucoup de sujets autour du jeu, dont pas mal de trucs drôles ou intéressants. Allez jeter un œil !
  • Liquipedia est un excellent wiki sur Starcraft II et est développé par Team Liquid. Si vous avez une question, la réponse se trouve très probablement sur ces sites.
  • La section SC2 de Twitch n’a pas autant de vues ou de streamers que d’autres jeux plus populaires en ce moment, mais toutes les compétitions y sont diffusées. C’est un bon moyen pour se familiariser au jeu tout en se divertissant.

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