Je dois le reconnaitre, la première fois que j’ai entendu parler de la tablette ou "liseuse" d’Amazon, son nom "Kindle" a immédiatement entrainé chez moi sarcasmes et moqueries. Kindle ça me fait penser à Kinder. Pourtant j’aime bien le chocolat mais c’est immédiatement une association "mentale" avec les gadgets cheap et plastocs de Kinder que j’ai faite et non avec un quelconque plaisir lié à la dégustation du chocolat ( bon, il y aurait beaucoup à dire sur l’utilisation abusive du terme chocolat pour parler d’un Kinder mais ce n’est vraiment pas le propos aujourd’hui ).

Le premier Kindle c’était un produit d’un autre age : un écran noir et blanc, un look issu d’un designer retraité de chez Lada…le problème c’est que c’était hier et non dans les années 80…en face on avait l’Ipad et non le Palm pilot.

 

Je n’ai donc trouvé aucun intérêt à me procurer cette relique et j’ai complètement ignoré sa vie, sa mutation ( clavier, pas clavier…) jusqu’à ces derniers jours.

Amazon ne fait pas trop de bruit. Pendant que les bobos s’extasient devant Apple, se scandalisent devant Microsoft et trouvent Google "cool", la société de Bezos trace son chemin et c’est un monstre. Pas loin de la world company avec un business model qui a profondément impacté l’industrie du livre et de la distribution de biens culturels en général.

L’annonce d’un produit qui devait marcher ou tenter de marcher sur les plates bandes d’Apple a éveillé un soupçon de curiosité. J’ai donc attendu cet évènement du 28 sans exitation et pour être honnête, sans aucune passion.

 

Je pense cependant qu’Amazon vient de réaliser un grand coup.

Je m’explique : 199$ une tablette digne de ce nom ( ce n’est évidemment pas l’Ipad ), c’est peut-être apporter au marché ce qu’il attend vraiment sur cette fin d’année. 

 

Depuis des mois maintenant Asus, Samsung, Acer et toute la clique, essayent de singer l’Ipad, jusque dans les tarifs. Certes Honeycomb est pour moi un produit largement capable de concurrencer IOS mais si on excepte l’Asus Transformers, nous sommes en présence de mauvais clone qui n’apportent rien par rapport au produit d’Apple.

Amazon vient de prendre le marché à l’envers : le consommateur à un fort intérêt pour les tablettes mais le prix est un frein considérable : à 199$ ( 150€ en Europe ? ), Amazon propose exactement ce que le marché semblait appeler de mille voix depuis quelques semaines ( la folie de la tablette Touchpad bradée était un exemple révelateur ).

Pour ce prix on a le droit à quoi ?

Une fabrication soignée de l’ODM Quanta, un des plus gros faiseurs de notebook pour les marques depuis des années, pas de folie de designer mais pas non plus de look soviétique.

Vous devriez regarder aussi ça :
Le Kindle Scribe maintenant disponible

Un écran 7" Multitouch qualifié d’ultra robuste par Amazon, "jusqu’à 30x plus résistant qu’une surface plastique"

Un poids proche d’un Ipad 2 avec 413 grammes.

Un CPU ARM double core, 8go de ram interne, pas de caméra, pas de micro, pas de 3G, wifi uniquement, une connectique micro-USB et jack.

La surprise principale vient de l’OS, un Android 2.X retravaillé et surtout considérablement allégé, avec une interface propre à Amazon, des fonctionnalités dédiées permettant d’accélérer l’achat en ligne sur le site.

Le navigateur est aussi propriétaire, baptisé Silk, son but est d’accélérer la navigation en déportant le calcul des requêtes sur les serveurs d’Amazon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 La première réaction c’est de déplorer l’absence de caméra et d’APN ou encore de micro…franchement à part quelques applis ludiques pendant 2 minutes, qui peut aujourd’hui prétendre utiliser son Ipad ou sa tablette Android pour faire du FaceTime non stop ou encore des photos ?

Je pense que sur cet allégement nécessaire au sabrage de prix, Amazon voit parfaitement juste.

 

La présence d’Android "maison" est une source d’espoir comme d’inquiétude. On déplorera l’absence de l’excellent Honeycomb, seule véritable déclinaison tablette d’Android, mais je pense que là aussi c’est un choix économique ( prix de la licence facturé par Google ou plus exactement les pénalités et royalties MS/Google ), mais les allégements et modifications opérés par Amazon semble apporter un plus en matière de fluidité et de réactivité ( en tout cas de ce que l’on peut en juger en visionnant les vidéos ).

On ne reprochera pas à Amazon le souhait de vouloir créer un écosystème ramenant vers son magasin en ligne mais l’absence de l’Android market est quand même pour moi le point le plus négatif.

Je le nuancerais en me disant qu’un hack ne devrait pas tarder à voir le jour compte tenu du succès que devrait rencontrer le Kindle Fire.

Enfin, puisqu’il faut trouver d’autres critiques, l’absence de bluetooth annule l’espoir de se connecter à un téléphone 3G pour plus de mobilité sauf à utiliser le tethering en wifi. La faible mémoire interne implique une utilisation régulière du cloud made in Amazon ( ce qui impliquera sans doute des sources de facturations annexes pour Amazon ). On pourra aussi dire que le format 7" n’est pas le meilleur pour le multimédia ou la navigation internet.

Cependant, il me semble que ce Kindle Fire est dans la lignée des premiers Asus EEEPC : une prochaine star de la bidouille, un gadget par cher et plein de promesses.

 

1 COMMENTAIRE

  1. Que peux-t-on télécharger la-dessus ? Uniquement des e-books achetés chez Amazon ou également sur d’autres sites, y compris d’e-books gratuits ?
    Serait-il également possible d’y télécharger ses propres manuscrits (depuis un ordinateur) afin de les retravailler en nomade ? Peut-on intervenir sur le texte (couper-coller-modifier) ?
    Bien cordialement,

    IS