The Punisher – Marvel et Netflix reviennent aux fondamentaux

Siegfried « Moyocoyani » Würtz, Paul-Antoine « Orla » Colombani, Lucile « Macky » Herman

The Punisher – Marvel et Netflix reviennent aux fondamentaux

The Punisher – Marvel et Netflix reviennent aux fondamentaux

Siegfried « Moyocoyani » Würtz, Paul-Antoine « Orla » Colombani, Lucile « Macky » Herman
25 novembre 2017

Team VG : The Punisher – L’avis de la rédaction

 

 

Chez VonGuru, nous sommes des passionnés, aux goûts différents. Cependant, si nous avons bien une chose en commun, c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéos, films, séries, romans, comics, mangas, la technologie et on en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particuliers, afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques en les croisant.

 

 

Pour connaître nos débats précédents, découvrez sans plus tarder nos derniers Team VG, avec notre avis sur la saga Mass Effect, mais aussi nos configs PC, les meilleurs méchants à nos yeux et nos consoles préférées. Redécouvrez aussi notre vision des vacances connectées, nos héroïnes geek préféréesnos smartphones coup de cœur et les jeux qui nous ont fait craquer pendant les soldes Steam, ainsi que notre X-Men favori, nos théories sur la saison 7 de Game of Thronesnotre top et flop 2016 en ce qui concerne le cinéma et les séries ! Plus récemment, nous vous parlions des adaptations de zombiesdes gadgets dont on ne peut plus se passer, du média qui domine à la maison, de Blade Runner 2049, de notre programme pour une fête d’Halloween parfaite, de la série Mindhunterdes saisons 1 et 2 de Stranger Things, de notre série préférée de tous les temps, de notre style de jeu préféré, du film A Beautiful Day ou encore de la loi et de l’image des femmes dans le jeu vidéo !

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Aujourd’hui, trois rédacteurs vous donnent leur avis sur The Punisher, la nouvelle collaboration Marvel/Netflix diffusée le 17 novembre dernier sur le super-héros le plus anti-héroïque du MCU !

 

 

L'avis de Siegfried « Moyocoyani » Würtz :

Après de nombreuses péripéties, dont la décision de Disney (propriétaire de Marvel) de retirer ses contenus de Netflix pour privilégier un service de streaming spécifique, l’échec relatif des trois dernières collaborations Marvel/Netflix (Luke CageIron FistThe Defenders) et le report de The Punisher suite au massacre de Las Vegas, ce qui nous avait inspiré un coup de gueule contre l’image que cela donnait du personnage, de la télévision et des super-héros, la série est enfin sortie le 17 novembre. Curieusement, The Punisher continuait d’attiser la curiosité alors qu’il ne semblait plus y avoir grand espoir à placer dans cet univers étendu en chute libre. Non seulement, elle pouvait enfin éloigner Marvel du kitsch qui avait miné ses productions précédentes, mais The Punisher avait été lancé en réponse à l’accueil favorable que les spectateurs avaient réservé au personnage en le voyant dans l’excellente deuxième saison de Daredevil. Était-ce la réponse appropriée et la série qui relancera enfin dans la bonne direction le MCU télévisé ?

 

Une nouvelle recette pour un nouveau public

 

C’est en tout cas une réponse d’une réconfortante radicalité : c’est bien simple, The Punisher n’est pas une série super-héroïque et elle n’est connectée au MCU que par des caméos qui auraient très bien pu ne pas en être. Certes, le personnage et ses antagonistes tirent avec une précision et une létalité surhumaines, et Franck Castle jouit d’un facteur auto-guérisseur que lui envierait Wolverine, mais ce sont de malheureuses conventions de cinéma d’action tout à fait indépendantes d’une production super-héroïque. The Punisher n’a même pas l’esthétique colorée et soignée des autres séries des Defenders, preuve ultime que Marvel assume sa volonté de séduire le public imperméable aux séries de personnages masqués en collants et sensible aux drames de politique/manipulation/action. Aussi intéressant que cela soit, c’est aussi assez regrettable, parce que sauver une franchise super-héroïque en occultant son super-héroïsme et tout ce qui la rattachait à la franchise manifeste une capacité à se renouveler aussi bien qu’une décomplexion à renoncer à son identitéThe Punisher séduit ainsi un nouveau public en espérant que l’ancien ne tiendra que grâce à l’étiquette Marvel…

 

The Punisher, histoire et idéologie

 

Et tout cela pour une intrigue un peu facile, qui mâtine l’origin story excessive et stéréotypée du Punisher d’éléments de Querry ou plus explicitement encore de Homeland. Or à quoi bon se saisir d’un personnage pareil si c’est pour raconter quelque chose d’aussi peu neuf que la revenge story d’un homme prenant les armes pour abattre ceux qui ont tué sa femme ? Y ajouter du PTSD était une bonne idée… si seulement c’est le Punisher qui en était atteint, mais les scénaristes ont préféré en affecter un personnage tout à fait secondaire, occupant une intrigue parfaitement digressive pendant les deux tiers de la série avant de croiser les préoccupations du héros. Même si j’ai beaucoup apprécié la référence forte à l’attentat d’Oklahoma City (un vétéran qui avait voulu se venger du gouvernement responsable de guerres absurdes en faisant 848 victimes, dont 168 morts, dans une explosion), et les parallèles qui étaient faits entre le Punisher et le terroriste poursuivant (d’après lui) le même objectif, cela manquait de cohérence dramatique, et même le rapprochement entre les deux figures était poussif, le Punisher comme le spectateur voyant d’emblée et très bien la différence…

L’attitude idéologique de The Punisher est en effet difficile à cerner, d’autant que j’étais moi-même persuadé avant d’avoir vu la série qu’elle problématiserait la violence de son protagoniste… alors que son visionnage donne plutôt l’impression qu’elle explique et justifie son vigilantisme criminel comme unique moyen de purifier le monde quand même les élites sont pourries. Dinah Madani, qui travaille à la sécurité intérieure, est de bout en bout le personnage qui croit à l’action légale, qui a foi dans un système qui a fini par apporter la paix à tous ses citoyens, tout en admettant qu’il est fragile et a besoin de la protection de toutes les personnes de bonne volonté. Elle est donc par excellence l’anti-Punisher… jusqu’à ce qu’elle fasse elle-même face à la corruption et à la mort d’un de ses proches, et tolère les actions de Castle même sans les approuver moralement. De même, la série montre à quelques reprises un sénateur favorable à l’interdiction du port d’armes, amené à nuancer ses propos quand sa vie est menacée et qu’il doit donc faire appel à une société de surveillance armée, et par ailleurs mis face à ses contradictions quand il est interviewé par Karen Page et lui demande pourquoi elle porte constamment une arme sur elle… alors qu’il a deux gardes du corps à ses côtés. Tous ces éléments aboutissent à une démonstration efficace… en faveur du port d’armes et de l’auto-justice. Les scénaristes se rendent-ils compte qu’ils utilisent simplement un argument de la NRA quand ils font dire à leurs personnages que dans une société normale où l’État prendrait soin de ses enfants l’un comme l’autre n’existeraient pas ? Cela me fait penser à The Circle : je ne vois pas pourquoi une oeuvre culturelle n’aurait pas le droit d’argumenter en faveur de la surveillance électronique permanente ou du port d’armes, que ce soit sérieusement ou par provocation, j’ai seulement peur que cela n’ait pas été vraiment le projet des auteurs, auquel cas cela prouverait leur aveuglement complet sur le message qu’ils véhiculent, ce qui est plus grave que tout

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Une planche dans un naufrage ?

 

Tâchons d’ignorer toute réflexion que la série pourrait prétendre porter sur le monde réel. Ignorons une intrigue prévisible qui dans ses thématiques et sa dramaturgie est assez faible et longue, alors que la concision de The Defenders (pourtant l’aboutissement de cinq saisons), seulement huit heures, laissait croire que Marvel/Netflix avaient essayé de résoudre un de leurs problèmes. Ignorons enfin une mise en scène assez peu inspirée, où même les combats manquent de l’énergie chorégraphique de Daredevil, et une bande originale tout à fait inexistante, alors qu’elle est signée Tyles Bates (Les Gardiens de la Galaxie 1 et 2, John Wick 1 et 2). Il semblerait qu’il n’y ait alors plus grand chose à voir, et pourtant The Punisher est une série regardable, et assurément recommandable à un certain type de public.

Malgré les 13 heures et tous les sérieux problèmes énumérés, Steve Lightfoot sait raconter une histoire et écrire des personnages que pourra faire vivre un casting impeccable. Même si le showrunner se ment apparemment à lui-même en affirmant que Frank Castle est un personnage complexe et duel en qui se déroule un terrible combat moral, Jon Bernthal (tellement meilleur que dans son auto-caricature de Baby Driver) en livre une interprétation étonnamment humaine, faisant bien ressortir la perte définitive et depuis longtemps avérée de toute innocence chez le Punisher, et sa nostalgie d’un temps dont il sait qu’il ne le revivra pas, dont il a conscience que le seul exutoire est la sauvagerie contrôlée dont il ne pourra jamais se départir. Le personnage de Micro, d’abord assez ridicule, se dote au fur et à mesure des épisodes d’un semblant de profondeur, au point qu’on s’identifie périodiquement à lui (bien plus qu’à Castle d’ailleurs), tandis que sa famille est peut-être le ressort émotionnel le plus réussi de la série dans sa capacité à susciter d’intéressantes ambiguïtés. Madani comme Billy Russo sont des fils directeurs de l’intrigue plus que de véritables personnages, ce qui est une imperfection d’écriture et certainement pas de jeu, tandis que Karen Page apporte enfin quelque chose (alors que ses moments de grâce étaient quand même rares dans Daredevil), mais apparaît trop peu…

 

Punisher Alex Ross

Conclusion

 

The Punisher est ainsi une série que je conseillerais, et sans aucun doute la meilleure du MCU depuis un an et demi, ne serait-ce que parce qu’on y passe un bon moment. Elle est pourtant très insatisfaisante parce qu’elle préfère renoncer au super-héroïsme et donc à sa spécificité plutôt que de chercher une voie différente, comme la saison 2 de Daredevil justement, celle qui avait introduit le Punisher, et brillait par la variété de ses personnages aux enjeux et aux désirs contradictoires, et donc par sa variété dramatique, tout en bénéficiant d’une réalisation admirable, ou comme Legion, qui explorait avec génie une espèce de voie médiane entre kitsch super-héroïque pénible et absence de super-héroïsme. Les modèles existent, le Punisher n’en deviendra sans doute pas un, mais il montre peut-être la conscience d’un changement chez Marvel qui n’arrive pas assez vite…

 

 

 

L'avis de Paul-Antoine « Orla » Colombani : portrait d'une Amérique post-traumatique

Le duo Marvel/Netflix devait se ressaisir après Iron Fist et de The Defenders, ces deux dernières séries étant franchement très moyennes. Au visionnage de la bande-annonce, j’étais tout à fait sceptique, la série semblait juste ultra-violente et le scénario tenait sur une feuille de papier toilette. Néanmoins, appréciant l’univers des comics et surtout ayant épuisé toutes les séries un tant soit peu intéressantes du (des) service(s) de streaming, le 17 novembre, date de la sortie, je me lance et regarde les premiers épisodes. Le 19 au matin l’affaire est conclue. La série est puissante mais tout à fait imparfaite, la faute à des petites lacunes, des petites imperfections que nous allons décortiquer.

Dans The Punisher, on revient à du (trop ?) classique: une histoire de vengeance qui se complexifie trop peu. C’est certainement le principal reproche que l’on peut faire à la série, son scénario dont on a du mal à saisir tous les enjeux et dont la légitimité a autant de difficultés à s’étirer sur les treize épisodes que comptent cette première saison.

C’est bien là que le bât blesse : l’assassinat de la famille de Frank Castle est globalement très cliché et, à défaut de sombrer dans le pathos, on ne ressent franchement rien. Aucune émotion pour une femme avec laquelle le spectateur ne peut tisser aucun lien.

Après quelques minutes d’un pur massacre, qui introduisent la série et donnent le ton général, Pete Castiglione abandonne sa vie violente et revient à New-York sous l’apparence d’un barbu hirsute (hipster ?). Comme dans toute bonne histoire, un élément dramatique va enrayer cette monotonie et, ici, propulse l’(anti)héros dans son passé, celui d’un soldat au service d’une part sombre de l’Amérique. Car finalement, c’est bien de cela dont traite la série, ce double-visage des États-Unis, ce bifron dont Frank Castle/Le Punisher sont les représentants. Un pays puissant mais au mal-être profond, un pays qui se cherche empli des remords de son passé et au futur plus qu’incertain ; un pays qui est né par la violence, sur un cimetière d’indiens, et qui ne semble trouver de réponses que dans le sang et le meurtre. C’est l’Amérique de l’Afghanistan et de la deuxième Guerre du Golfe qui se déploie sous nos yeux et à ce titre, la série traite admirablement bien des syndromes post-traumatiques touchant les militaires de retour au pays.

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Évidemment, ce genre de discours peut nous paraître lointain mais dans une nation qui n’a cessé une guerre que pour en commencer une autre cela est certainement porteur de sens. Plus que Frank Castle, l’histoire du jeune soldat Lewis est une réponse à ces problématiques. Une réponse, vous le verrez, assez douloureuse. Ce dialogue (de sourds ?) entre deux Amériques est d’une extrême violence, preuve de cette dure cohabitation. Frank Castle est un tueur, un soldat d’élite qui n’a aucun problème à commettre les pires atrocités pour trouver ses réponses ; on peut d’ailleurs se demander à quel point cette violence n’est pas surreprésentée, mais ce serait oublier qu’elle fait partie intégrante du personnage de Frank Castle. Malgré cette noirceur apparente, Jon Bernthal réussit à insuffler une part d’humanité à un personnage qui ne parait pas en avoir et quelques dialogues montrent un héros meurtri et définitivement plus complexe que ce qu’on pouvait imaginer. Il rit aussi, mais bon ça c’est terrifiant…

Globalement, j’ai trouvé tous les acteurs justes et convaincants : Ben Barnes, outre ses qualités plastiques évidentes, joue un militaire crédible même si sa reconversion est assez mal expliquée et son (petit) twist est globalement attendu ; j’ai aussi un faible pour l’agente Dinah Madani, personnage fort dont on peut penser qu’elle est le pendant féminin du Punisher. Enfin, David Lieberman livre quelques prestations (un peu) drôles mais je n’en dirai pas plus puisque l’intérêt de la série repose aussi sur un duo a priori improbable.

Je ne peux donc que vous conseiller le visionnage d’une série qui, au risque de me répéter, est imparfaite : scénario peu inspiré, quelques longueurs et des personnages parfois un brin caricaturaux. Pourtant, elle transporte le spectateur, par son déluge de violence, par ses thèmes et par la générosité de ses acteurs. Un retour aux fondamentaux qui remet le duo Netflix/Marvel sur de bons rails. En attendant le prochain échec.

Scénario: 5/10

Interprétation et personnages : 8/10

Ambiance : 6/10

Mise en scène : 6/10 (+1 pour les séquences de gunfight)

 

 

 

L'avis de Lucile « Macky » Herman : sympa mais sans plus

The Punisher, bien qu’adorant l’univers, n’est pas une série que j’attendais avec impatience. J’avais eu un peu de mal sur la deuxième saison de Daredevil et je ne m’étais par conséquent pas informée quant à la suite. J’ai néanmoins commencé le jour de la sortie, lorsque mon père a sauté sur la télécommande pour mettre Netflix. N’ayant pas terminé la série, je ne risque pas de vous spoiler grand chose. Pour le moment elle me plaît assez, sans me transcender pour autant (coucou Stranger Things <3). Ce n’est donc pas le genre de série que je vais regarder d’une traite tant j’ai envie de connaître la suite, d’ailleurs, je n’ai visionné que 3 épisodes.

Je n’avais par exemple pas regardé Jessica Jones, mais je m’étais risquée à visionner Lucas Cage, presque pour mon plus grand malheur. Je n’ai d’ailleurs pas fini la saison tellement je trouvais les épisodes longs.

J’aime également l’acteur, Jon Bernthal, qui je trouve incarne très bien son personnage. Je reste néanmoins fixée sur son précédent rôle dans The Walking Dead, et j’ai beaucoup de mal à m’enlever Shane de la tête. Pour revenir à ce que je disais plus haut, si Daredevil ne m’avait pas vraiment passionné, c’est surtout à cause de Karen, la jeune blonde secrétaire amoureuse de notre chère amie de l’ombre. C’est donc avec un agacement certain que j’ai de nouveau vu sa tête apparaître lors du second épisode de The Punisher. Une fois n’est pas coutume, elle râle déjà, en mode : « hum oui tu pourrais donner des nouvelles hein ??? Même si toi tu t’en fous de moi… moi je tiens à toi !!! »

Oui, je déteste ce personnage.

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J’attends maintenant de poursuivre la saison tranquillement et à mon rythme pour me faire une idée plus précise. Mais il est clair que pour le moment, The Punisher n’entre pas dans mon TOP 10 des séries du siècle.

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