Un premier bilan pour Fear The Walking Dead

 

Nous en parlions déjà chez Cleek à l’occasion de votre série d’articles sur le genre post-apocalyptique, et cela ne fait que se confirmer : les zombies ont plus que jamais la cote auprès des téléspectateurs. En effet, si des films tels que 28 jours plus tard ou Resident Evil avaient déjà été quelques grands noms du genre, c’est pourtant bel et bien la série culte The Walking Dead qui a achevé de contaminer les spectateurs. Avec un taux d’audience qui ne cesse de croître (de 5.2 millions  de spectateurs à la saison 1 jusqu’à 17.3 millions pour la saison 5), The Walking Dead a présenté à la communauté un modèle du cinéma de zombies, laissant toutefois en suspens quelques questions quant au déroulement des événements, et ce, avant le déclin du monde tel qu’on le connaît. Eh bien, depuis quatre semaines maintenant, certains éléments de réponse ont pu vous être apportés par le spin-off de la série, intitulé sobrement Fear The Walking Dead. Le succès est-il, une fois encore, au rendez-vous ? Un mois après le début de la série, Cleek vous dresse un premier bilan de la nouvelle série AMC : Fear The Walking Dead.

 

[divider]Au commencement[/divider]

 

Vous l’aurez compris, Fear The Walking Dead (Robert Kirkman/Dave Erickson) nous présente le même univers que la série originelle, mais en des lieux différents, avec des personnages différents. L’idée d’un spin-off autour de l’univers de The Walking Dead avait bien sûr mis la communauté en émoi, qui plus est pour les fans les plus assidus, qui attendent de pied ferme la saison 6 de la série, prévue pour le 11 octobre 2015. Fear The Walking Dead disposait donc d’un timing parfait pour la sortie de son premier épisode, qui a réussi à réunir 10.3 millions de spectateurs. L’accueil du public fut donc globalement très positif, malgré beaucoup d’avis en demi-teinte que nous développerons un peu plus bas. À titre personnel, étant fan de la série originelle, il me tardait de découvrir ce spin-off tant médiatisé, et de trouver, enfin, quelques éléments de réponse aux questions qui me taraudaient.

Car en effet, si l’univers originel de The Walking Dead nous faisait directement entrer dans un contexte de survie avancée, rien ne nous était décrit sur les débuts de l’épidémie, et sur l’extinction d’une bonne partie de la population. Une seule scène nous laissait quelque peu (léger, hein…) présager du sort de la population, au travers d’un plan séquence sur la ville d’Atlanta. Finalement, c’est sur ce point que demeure une bonne partie de l’intérêt de ce spin-off : qui serions-nous ? que ferions-nous ? Serions-nous préparés ? Fear The Walking Dead met donc en scène le parcours d’une famille ordinaire (trop ? nous en parlerons aussi), qui n’est pas sans nous rappeler certaines routines quotidiennes et certaines clés de confort que nous considérons bien trop vite comme acquises. Le pari est-il pour autant réussi ? Revenons maintenant sur ce qui constitue les forces, mais aussi les faiblesses de la série.

 

Cleek-images-FearTheWalkingDead-3

 

[divider]Du pour…[/divider]

 

Nous sommes pour l’instant arrivés à la fin de l’épisode 4, et finalement, il ne s’est pas encore passé beaucoup de choses. Surprenant ? Pas tant que ça, lorsque l’on considère que la série originale était déjà parfois contestée (ou approuvée, selon) pour sa lenteur indéniable, mais dont le long processus permettait de retranscrire une galerie de personnages aux psychologies fines et variées. De plus, il serait assez peu crédible de relater le déclin d’une civilisation en quelques jours seulement. Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements du chaos, et si le futur nous est déjà connu, cela reste intéressant, et pertinent, de voir le cheminement progressif qui mènera à l’univers que l’on connaît déjà.

 

[alert type=white ]À éviter si vous n’avez pas encore vu les premiers épisodes de la série[/alert]

Vous devriez regarder aussi ça :
Crunchyroll annonce un documentaire sur le phénomène Solo Leveling

 

Fear The Walking Dead présente, à l’instar de la série d’origine, un univers aussi prenant que réaliste. Les premières morts suspectes font leur apparition, tandis que la population (vivante, j’entends), reporte son incompréhension sur les autorités qui, dans le doute, n’hésitent pas abattre les premiers cas de zombies. Le tout prend rapidement une allure de début de guerre civile, tandis que le courant se coupe ici et là. Notre fameuse famille, quant à elle, voit quelques personnes de leur voisinage se métamorphoser. Rapidement,  l’armée se joint à la fête et une partie infestée de la ville est coupée du quartier « sain », laissant présager d’un sort particulier réservé par les forces de l’ordre aux « infestés ». Rien de très nouveau finalement, et Fear The Walking Dead ne révolutionne pas les hypothèses que l’on avait pu faire en notre for intérieur. Mais à mon sens, il n’en demeure pas moins intéressant de vivre le déclin de notre temps, et de voir petit à petit se dessiner les différents archétypes de survivants, dont nous parlions à l’occasion d’un précédent article. Enfin, il reste à noter qu’une des principales questions reste (pour l’instant) en suspens. Nous ne savons toujours pas, à l’heure actuelle, d’où provient l’épidémie, ni le pourquoi du comment. Mais est-ce finalement nécessaire ? Certaines œuvres cultes du genre ont parfois été achevées avec brio en laissant sans réponse cette question primaire, et le récit n’en fut pas moins exceptionnel. Pour les curieux, je veux par exemple parler de La Route, de Cormac McCarthy, dont vous pouvez retrouver la critique littéraire et cinématographique sur notre site.

 

[divider]… et du contre, aussi[/divider]

 

Malgré un début de diffusion en grande pompe, Fear The Walking Dead s’est pourtant déjà vu assigné un certain nombre de critiques : on a mentionné la lenteur de l’histoire (qui, encore une fois pourrait être vue aussi comme un atout scénaristique), mais aussi d’autres avis négatifs visant (à juste titre, selon moi) la qualité du casting, ainsi que la personnalité des personnages. Si, pour certains, ces derniers n’ont rien à envier à leurs acolytes de The Walking Dead, les nouveaux survivants du spin-off semblent faire bien pâle figure à côté de Rick, Karl, Glenn, Daryl ou Maggie. La structure qui relie ces nouveaux protagonistes (une famille, donc) n’arrange pas spécialement les choses puisque l’on y retrouve des archétypes pour le moins prévisibles : la mère (Kim Dickens) reste dans le déni, le père (Cliff Curtis) dans une vision idéaliste de la chose, tandis que la jeune fille adolescente (Alycia Debnam-Carey) semble revendiquer sans cesse un caractère ingrat et snob, assez typique de son âge. Il n’y a que le fils aîné (Frank Dillane), la vingtaine, accro à diverses drogues, qui relève quelque peu le niveau, quand il ne tombe pas dans la surenchère de tirades cyniques et sarcastiques. À première vue, le potentiel des personnages ne semble pas égaler l’ampleur psychologique de la série originale, mais peut-être est-ce là un choix ou un parti pris scénaristique, afin que le public se sente au plus près des protagonistes. Les prochaines semaines suffiront peut-être à éclairer ce point qui fait diverger les opinions.

 

Alycia Debnam Carey as Alicia, Frank Dillane as Nick, Kim Dickens as Madison, Cliff Curtis as Travis, Elizabeth Rodriguez as Liza, Lorenzo James Henrie as Chris, Ruben Blades as Daniel Salazar, Patricia Reyes Spíndola as Griselda Salazar and Mercedes Mason as Ofelia - Fear The Walking Dead _ Season 1, Gallery - Photo Credit: Frank Ockenfels 3/AMC
Alycia Debnam Carey as Alicia, Frank Dillane as Nick, Kim Dickens as Madison, Cliff Curtis as Travis, Elizabeth Rodriguez as Liza, Lorenzo James Henrie as Chris, Ruben Blades as Daniel Salazar, Patricia Reyes Spíndola as Griselda Salazar and Mercedes Mason as Ofelia – Fear The Walking Dead _ Season 1, Gallery – Photo Credit: Frank Ockenfels 3/AMC

 

Enfin, pour l’anecdote (qui elle, n’est ni pour, ni contre), certains spectateurs ont cru apercevoir un visage familier dans un des épisodes de la série. Les réalisateurs avaient pourtant insisté sur le fait que la série serait bien un spin-off et non pas un cameo. Malgré tout, et à l’époque des spoilers virulents et des théories hasardeuses sur telle ou telle série, le plan fixe de ce visage commence tout doucement à faire le tour du web. Sceptiques ? À vous d’en juger