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La musique classique version geek

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Quand musique classique rime avec jeux vidéo et cinéma

 

« Non ! Non, ne fuyez pas tout de suite… Parce que bon, je vous ai vu là, derrière votre écran… Vous avez lu « musique classique » et hop, le curseur s’est dirigé, bien malgré lui j’en suis sûre, vers la petite croix en haut à droite. ». Pas de panique, on va y aller en douceur, mais pas trop non plus, tout cela dans le but de vous montrer à quel point ce style musical, parfois jugé ennuyeux ou poussiéreux, est pourtant omniprésent sur tous les supports artistiques actuels. Mieux encore, la musique classique a même la part belle dans les œuvres cinématographiques et vidéo-ludiques, puisque ses plus grands chef-d’œuvres se retrouvent aujourd’hui dans nos publicités, à la télé, ou encore dans le domaine du jeu vidéo. Cleek entame donc avec vous cette nouvelle série d’articles, en vous proposant une petite balade musicale autour de ce répertoire parfois mésestimé, et ce, à raison de cinq œuvres par numéro. Au programme aujourd’hui, du calme, du moins calme pour ne pas dire une certaine frénésie dans certaines musiques que nous allons aborder, en espérant que les écoutes ci-dessous vous amèneront à ponctuer votre lecture d’un enjoué « Ah, mais c’est cette musique làààà ! ». Enfilez donc votre plus beau casque, branchez vos enceintes, et let’s go !

 

[divider]Jour de colère[/divider]

 

Batte Royale musique classique

 

Nous entamons notre tour d’horizon des œuvres de musique classique, en commençant fort, très fort même (au cas où vous somnoliez déjà d’avance), avec le Dies Irae, issu du Requiem de Giuseppe Verdi. À première vue, là, tout de suite, le titre ne vous dit sûrement rien, et pourtant, vous l’avez certainement déjà entendu, et beaucoup d’entre vous se sont même dit que cette musique envoyait tout de même un certain charisme, pour ne pas dire une fameuse énergie ! Écrit à l’époque romantique, vers le XIXème siècle donc, le Dies Irae de Verdi est avant toute chose une infime partie d’un requiem, une messe donc, composée sur des textes liturgiques rendant hommage aux morts ainsi qu’à Dieu (béh oui !). Mais avant d’accéder au paradis, on envisage d’abord le pire, par le biais de ce Dies Irae, dont le texte mentionne « Jour de colère, que ce jour-là, où le monde sera réduit en cendres ». Pas franchement optimiste donc, voire apocalyptique, et c’est avec brio que Verdi retranscrit ici la colère de Dieu, à grands renforts de cuivres, de chœurs et de percussions. C’est donc tout naturellement que cette musique charismatique et grandiloquente a trouvé son public dans la sphère geek, étant principalement connue comme étant un des thèmes symboliques du film Battle Royale (ça a fait tilt ?). Une musique parfaitement dans le ton pour ce long-métrage, annonciatrice des massacres à venir sur l’île.

 

 

[divider]Allegretto[/divider]

 

La seconde place de ce numéro sera consacrée à Beethoven (non, pas le chien…), et plus particulièrement au second mouvement de sa septième symphonie. Bien qu’elle ait été écrite à l’époque classique, et aux prémices du Romantisme, ce thème musical bien particulier a su traverser les siècles et inspirer un nombre incalculable de supports. Vous l’avez probablement entendue dans bon nombre de publicités, comme beaucoup des morceaux présentés ici, mais également dans de nombreux films tels que Le Discours d’un Roi, Irréversible, Prédictions, dans l’anime Nodame Cantabile, ou encore dans le jeu de simulation de vol, War Thunder. La musique y commence doucement, exposant un thème qui sera répété tout au long du morceau, avec à chaque fois l’entrée d’un nouvel instrument. Le morceau est donc parfait pour une ambiance qui se veut à la fois calme, mais progressive dans l’intensité sonore, et c’est sans doute cela, lié à l’aspect mélancolique de la musique, qui a su faire sa renommée. Notez d’ailleurs que pour l’époque, cette œuvre proposait d’ores et déjà de grandes audaces musicales, (bon, ok, ça ne nous saute pas aux oreilles à notre époque), mais du temps de Beethoven, cela la rendit peu accessible pour les auditeurs de l’époque, malgré un succès plutôt tranché.

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[divider]Et plouf ![/divider]

 

Nami Musique classique

 

 

Bon, celui-ci, c’est sûr, il ne vous sera pas inconnu. Ayant longtemps été associé avec une publicité pour bébés, le morceau « Aquarium » de Camille Saint-Saëns a par ailleurs rencontré un franc succès dans bon nombre d’œuvres. La musique est initialement composée comme faisant partie du « Carnaval des Animaux », représentant dans cette section de minuscules poissons virevoltant au gré des oscillations de l’eau : un rendu plutôt réussi donc, quand on songe à la volonté originelle du compositeur. Néanmoins, l’Aquarium de Saint-Saëns a su inspirer l’avenir, où on le retrouve notamment comme musique d’introduction à chaque diffusion d’un film lors du Festival de Cannes, ou encore comme réelle source d’inspirations de la part de compositeurs modernes. C’est par exemple le cas du thème musical de Nami dans League of Legends, qui y fait très nettement écho (même Ekko, pour les connaisseurs), tout comme il a inspirer le thème (écoutez, la ressemblance est frappante) que l’on retrouve au début du long-métrage de Disney, La Belle et la Bête, lorsque l’on aperçoit le château, dans les premières secondes du film. Pour l’œuvre originale en revanche, c’est par ici !

 

 

[divider]Thème C[/divider]

 

Tetris Musique classique

 

 

Après ce petit interlude aquatique, nous repartons du côté du jeu vidéo avec le Thème C du célèbre jeu Tetris. Même si le morceau emblématique de la licence nous est à tous connu, inspiré d’un chant folklorique russe, le « Thème C » est, quant à lui, tout droit tiré de Jean-Sébastien Bach, et plus particulière du menuet en si mineur que l’on retrouve dans l’une de ses Suites Françaises. Initialement composée pour clavecin, et ensuite interprétée au piano, comme dans cette version, le Thème C de Tetris transpose l’œuvre baroque de Bach dans le registre 8-bit, donnant un caractère tout autre au morceau, ce qui n’est pas vraiment pour le desservir, malgré la qualité de l’œuvre originale. Attention, le volume sonore est assez fort sur cet extrait.

 

 

[divider]Un peu de douceur… ou presque[/divider]

 

Evil Within Musique classique

 

 

Nous clôturons ce premier numéro sur une musique un peu plus calme et éthérée, relativement connue, qui ne manquera pas de contraster avec notre Dies Irae du début. Cette œuvre, intitulée Clair de Lune, du compositeur français Claude Debussy, est une pièce maîtresse du répertoire de l’époque impressionniste, qui, de par les tonalités particulières et l’ambiance intimiste du morceau n’ont pas tardé à inspirer les supports TV et vidéo-ludiques. De par son caractère calme et apaisant, la musique du Clair de Lune de Debussy a souvent été utilisée comme moyen de contraste dans des œuvres et sur des images beaucoup plus dures à voir. Le procédé douceur/violence juxtaposées crée donc un décalage saisissant, et c’est notamment sur des scènes de chirurgie dans la série Nip/Tuck que nous la retrouvons, ou plus récemment encore dans le trailer du jeu vidéo d’horreur Evil Within, produit par les studios Bethesda. L’œuvre originale pour piano solo est, dans cette version, interprétée au violon et au piano, marquant donc ce contraste dérangeant avec l’aspect glauque et horrifique du jeu.

 

 

C’est donc sur ces douces notes (ou moins douces si vous avez regardé le trailer linké sur Evil Within) que nous nous quittons. À très bientôt pour de nouvelles (re)découvertes musicales !

 

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