Accueil Lifestyle Culture Geek Le post-apocalyptique #1 : Introduction

Le post-apocalyptique #1 : Introduction

6

Le post-apocalyptique : introduction et description

Le genre n’est pas nouveau et pourtant, nous le retrouvons de plus en plus de nos jours. Le post-apocalyptique est aujourd’hui l’un des sujets les plus plébiscités par le public, qu’il s’agisse d’œuvres littéraires, cinématographiques ou encore vidéoludiques. Les exemples sont donc nombreux, tant et si bien qu’il serait impossible de les citer tous, et pourtant, si le genre du post-apocalyptique rencontre aujourd’hui un si net succès, c’est sans doute parce qu’il répond à des questions, des attentes et à un réel intérêt de la part des spectateurs.

Tour à tour violent, humaniste, politique, horrifique ou parfois encore philosophique, le genre post-apocalyptique (appelé aussi communément post-apo) brouille les frontières de nos valeurs pour nous proposer des intrigues complexes et pour le moins originales, sur la base d’une refonte totale (ou presque) du monde tel qu’on le connaît. Films, livres, séries, et jeux vidéo possèdent donc chacun leurs opus de référence en matière de post-apocalyptique et c’est tout naturellement que Cleek se tourne aujourd’hui vers ce genre si particulier, dans le but d’en livrer, dans ce premier numéro, une présentation du genre et des ses nuances. Les prochains numéros de cette rubrique aborderont ensuite tour à tour une œuvre majeure de l’univers post-apocalyptique et c’est donc au fil des semaines que vous verrez se dessiner la multitude et la richesse des différents aspects qui composent ce thème si récurrent dans la sphère audiovisuelle actuelle.

 

postapo1

 

[divider]Tabula Rasa[/divider]

 

Il s’agit de la situation initiale de toute œuvre post-apocalyptique, souvent synonyme de science-fiction ou d’anticipation. On ne compte plus les grands classiques du genre : une épidémie mystérieuse, une troisième guerre mondiale, une révolte de trop ou encore une catastrophe nucléaire sont autant de tableaux récurrents servant d’éléments de base pour tout bon scénario post-apocalyptique. Les époques divergent néanmoins, et si les causes semblent parfois converger les unes avec les autres, les dates restent, quant à elles, beaucoup plus floues. Il s’agit parfois d’un récit sous forme de saga, se prolongeant sur quelques dizaines d’années, voire quelques siècles, alors que d’autres œuvres tendent davantage vers un futur beaucoup plus proche, et parfois même franchement actuel. Toujours est-il que ce point de départ, à l’origine de la dévastation du monde et plus spécifiquement, de l’humanité, sert bien souvent d’excuse pour la suite du programme. Finalement, on se moque un peu de savoir ce qu’il s’est passé : c’est anecdotique, presque secondaire. On se rend juste compte que le monde est dans une situation ô combien délicate, et ce qui intéresse tout un chacun, c’est bien sûr de savoir comment l’humanité va évoluer avec ces nouveaux paramètres, pour tenter de s’adapter, survivre, ou mourir, tout cela dans le but d’essayer de répondre à la question qui demeure sur toutes les lèvres : «Et si j’étais à leur place ? »

 

La situation initiale qui fait la différence :

Si les codes à l’origine de genèses de nouveaux mondes sont souvent prévisibles, d’autres œuvres proposent parfois un postulat original en tant qu’élément déclencheur de l’apocalypse, qui mènera donc ensuite au récit post-apocalyptique à proprement parler. C’est le cas notamment du film « Les Fils de l’Homme », sorti en 2007 et réalisé par Alfonso Cuarón. Le scénario nous livre ici l’histoire surréaliste d’un protagoniste, dans un contexte socio-politique très proche du nôtre, en tout cas à première vue, dans un monde si contemporain au nôtre. Le détail qui cloche ? Les femmes ne peuvent plus enfanter. L’humanité perd donc espoir, et se voit inexorablement mourir. De lourdes révoltes agitent ce nouveau monde, tandis que l’humanité pleure le décès récent de la personne la plus jeune du monde, âgée de 18 ans… La suite ? Patience, car Les Fils de l’Homme fera bien sûr l’objet d’une critique plus approfondie dans les semaines à venir !

 

postapo2

 

[divider]Des sociétés en déroute[/divider]

 

C’est en général la lecture que propose le postulat de base de toute œuvre de science-fiction. On se demande par exemple dans Fight Club ce qu’il adviendra d’un monde privé de ses repères économiques, ou encore d’un monde privé de ses émotions dans Equilibrium, sans oublier la répression et la dictature des opus plus récents de Hunger Games. Le contexte initial d’une œuvre de science-fiction pose alors, entre autres, la question d’une société en total bouleversement et dont l’évolution reste souvent la principale question soulevée par le sujet. Qu’est-ce qui résultera du chaos, quel système et surtout quelles valeurs prévaudront ? L’intrigue, qu’elle soit plutôt axée sur l’action ou bien sur la psychologie (ou encore les deux, soyons fous !) propose alors une relecture de la société telle qu’on la connaît, avec des valeurs finalement toutes relatives et en constante évolution.  La réalité sociale telle qu’on la conçoit aujourd’hui s’en retrouve malmenée, se heurtant à des impératifs d’une réalité plus physique et terre-à-terre, qui répondent à des besoins vitaux et individuels. L’anarchie étant maîtresse suite à un cataclysme, quel qu’il soit, les survivants tentent alors à tout prix de rebâtir un système, une échelle de valeur et une hiérarchie fonctionnelle… ou pas.

Vous devriez regarder aussi ça :
Test - Akuma Gaming Shônen T02

 

Les constantes du genre :

Si, là encore, la diversité des œuvres nous offre de nombreuses pistes de réflexion, on peut constater que certaines d’entre elles se regroupent pour converger vers un même idéal. Il est donc assez récurrent, dans un contexte post-apocalyptique, de retrouver un retour à la nature. La rupture provient de l’ancien monde, dont l’aspect technologique est souvent poussé à l’extrême, jusqu’à nuire à l’homme. La nouvelle humanité se retranche donc vers un univers plus « essentiel » comme un retour à la simplicité après la surenchère et l’accumulation à outrance. C’est par exemple le cas d’une des époques narrées dans le film « Cloud Atlas » ou encore de l’univers idyllique que nous offre Final Fantasy X après le passage dévastateur de Sin, durant la période de la Félicité. En outre, le premier système qui tend à s’instaurer de lui-même semble ressembler à une sorte d’univers féodal, remanié dans le contexte d’une époque moderne (comme on peut le voir par exemple avec la notion de districts dans la saga Hunger Games).

 

postapo3

 

[divider]Le choc des valeurs[/divider]

 

Alors que certaines œuvres post-apocalyptiques mettent un scène des personnages isolés (et oui, après tant de cataclysmes, il n’y a plus foule !) comme c’est le cas par exemple dans Je suis une Légende, Le Livre d’Eli, ou encore La Route, d’autres s’appuient davantage sur un « groupe » de survivants. La situation initiale n’est alors plus qu’un prétexte, et les diverses péripéties relatives à la survie de ce même groupe servent d’excuse pour agrémenter le récit d’un nombre limité d’incidents. C’est par exemple le cas de la série The Walking Dead, qui nous propose une galerie de personnages complète et très attachante. Les zombies, omniprésents tout au long des saisons font rapidement pâle figure à côté de l’évolution psychologique des personnages, qui se place alors comme premier argument et comme piste de réflexion principale de l’ensemble de la série. Il est alors intéressant d’observer le parcours de ces personnages, de la rupture avec le monde actuel, jusqu’à leur nature profonde qui se révèle au fur et à mesure que la survie s’intensifie.

 

Les incontournables :

Comme cité juste au dessus, la série The Walking Dead propose au téléspectateur une intrigue riche, nourrie de diverses scènes d’actions, mais faisant la part belle aux psychologies de personnages en tout genre. On s’attache très vite à l’un ou l’autre, et le caractère imprévisible et dangereux de leur situation ne fait qu’accentuer cette sensation. Par ailleurs, le roman de Cormac McCarthy, ainsi que le film de John Hillcoat adapté de ce dernier « La Route » proposent eux-aussi une relecture toute particulière d’une humanité livrée à elle-même. Les penchants les plus sombres font très vite surface et il y a cet homme, qui marche et marche encore, accompagné de son fils, né tout juste au moment du fameux cataclysme. Difficile alors de faire la part des choses entre des valeurs jugées essentielles dans notre monde mais qui deviennent cependant obsolètes dans un univers où règne la loi du plus fort. Le récit donne alors à voir les dilemmes et les paradoxes d’un père qui ne sait pas toujours quels enseignements apporter à son enfant unique. Peut-on être à la fois Humain et Survivant ?

 

posteapo4

 

[divider]La quête[/divider]

 

Enfin, si les œuvres post-apocalyptiques nous offrent de superbes pistes de réflexions relatives à notre nature humaine, il n’en reste pas moins que toute histoire réclame en général un but. C’est d’ailleurs parfois la faiblesse de ces récits d’aventures, aux situations extrêmes et aux contextes plutôt fatalistes. Finalement, la chute de l’humanité semble se précipiter à grande vitesse, et l’on en vient vite à se demander « À quoi bon ? » Le but de l’histoire réside donc le plus souvent dans un nouvel espoir, un élément-clé de l’intrigue qui mène nos personnages d’une péripétie à l’autre. Si l’œuvre se révèle être particulièrement courte, il est parfois plus délicat pour des récits plus longs de ne pas « épuiser » le spectateur dans une histoire sans fin, et surtout sans but.

 

Les nouveaux espoirs :

Il peut tout simplement s’agir d’un remède à une épidémie dévastatrice, une sorte de quête vers la guérison/rédemption de l’humanité, comme on peut le retrouver dans World War Z, ou encore à certaines reprises dans The Walking Dead. Enfin, là encore, la palme de l’espoir le plus « original » revient (sans pour autant en occulter d’autres) au film Les Fils de l’Homme : cette humanité en pénurie de naissance découvre cependant qu’une jeune femme est tombée, miraculeusement enceinte. La protagoniste devient alors une figure d’adoration, une icône quasi-mystique, source de vie et d’espoir pour le reste d’une humanité en perdition. Vous avez donc le synopsis de l’œuvre entre les mains, un scénario original et véritablement poignant dont nous parlerons dans le prochain numéro consacré aux différentes œuvres ayant marqué l’univers du post-apocalyptique.

 

 

6 Commentaires

Comments are closed.